100 JOURS DU GOUVERNEMENT DOGBE : Communication et proximité ; déjà soulageant ! Mais…

L’heure semble inopportune aux ministres bling bling, enfermés dans une forteresse d’où leur perception de la gouvernance était en déphasage avec les réalités des populations. Si la nouvelle cheffe du gouvernement se fait violence à la restitution des détails sur le plan d’action gouvernemental et au bilan périodique sur la tâche abattue par son équipe, il y a de quoi se nourrir de l’espoir d’une nouvelle tactique de gouvernance comme l’avait annoncé Mme Victoire Tomegah-Dogbé.. « Le contact avec les populations me donne plus d’énergie pour en faire plus », a soutenu la Première Ministre qui confirme ainsi un fait : Gouverner loin des réalités des populations n’est que mirage. On est toujours galvanisé et on se sent redevable, appelé à fournir davantage d’efforts pour sortir le pays de l’ornière. 

Après un trimestre d’action gouvernementale, Victoire Tomegah-Dogbé est revenue le vendredi 15 janvier dernier devant le peuple pour faire le point. Trois axes de cette Gouvernance nantis d’ambitions et une quarantaine de projets, ont été mis en œuvre au profit des populations. L’ensemble a été décliné sur le plateau de la télévision nationale, aux questions de deux journalistes dont un de la presse privée. 

Qu’est-ce qui a été fait et quelles sont les perspectives ?

Alors que 53% du budget 2021 sont dédiés au secteur social, la Première ministre a été présente sur tous les fronts pour ne pas se faire conter la situation sur les chantiers du gouvernement : Barkoissi, Tsévié, Kanté-Tandjouare, la route Pya-Sarakawa, Avépozo-Aného, Lomé-Kpalime etc. Le casier judiciaire en ligne, l’accès à l’assurance maladie universelle sont en train de devenir une réalité. Il faut également noter la gratuité des frais d’inscription aux examens, la revalorisation du traitement des chefs traditionnels, l’augmentation des frais de missions de 20% pour les agents de l’administration. « On veut faire du Togo, le pays le plus fibré de l’Afrique de l’Ouest et c’est possible », a indiqué Mme Tomegah-Dogbé, invoquant ainsi la place prépondérante des technologies de la communication au sein de l’action gouvernementale. 100 jours de travail, c’est aussi sans jours de compassion et de lutte pour n’oublier personne en cette période de crise sanitaire. 

Un fort lobby est engagé pour renforcer l’action du secteur privé et faciliter la collaboration avec le gouvernement. Il faut également relever le penchant de l’équipe Dogbé pour les innovations notamment le projet de loi sur le télétravail. De même, le projet de loi sur la programmation militaire permettra de doter les forces de sécurité et de défense togolaises des moyens adéquats pour mieux faire face aux nouvelles menaces sécuritaires. C’est donc un ensemble d’actions qui vise à faire fléchir constamment le taux de pauvreté et favoriser l’épanouissement du gouvernement, selon le leadership qu’inspire le pouvoir de Faure Gnassingbé. 

Le recensement de la population et l’identification biométrique restent des actions fortes au programme afin de permettre de meilleures planifications et davantage d’inclusion. Avec 34 ministres dont 12 femmes. 

Quid des secteurs éternellement secoués

Sans doute, la bonne foi de la première femme cheffe de gouvernement dans l’histoire du Togo, ne laisse pas les togolais indifférents. Au-delà des nouvelles initiatives et de tant de chantiers réalisés en 3 mois, il y a encore du travail et surtout, beaucoup de sujets qui dérangent notamment : les crimes socioéconomiques et pillages impunis, les secteurs de la santé et de l’éducation éternellement secoués et les tensions permanentes entre les gouvernants et le peuple, notamment les interdictions systématiques de manifester. Autant de questions qui tourmentent les togolais et nourrissent les arguments des sceptiques au risque d’emballer davantage ceux qui sont tentés de céder la place à une lueur d’espoir dans leur cœur. 

Si on peut brûler deux grand marchés du pays sans qu’aucune tête ne tombe devant la justice, si des dizaines de familles ont perdu leurs proches pour, parfois de simples revendications sociales, et si 26 milliards de F CFA du contribuable peuvent s’évaporer dans le cadre d’un chantier routier sans que personne ne soit punie pour cela, alors il faut reconnaître que ceux qui hésitent à adhérer au plan d’action gouvernemental ont suffisamment les preuves de leur méfiance. Mais aucun pays n’a réussi à se faire une place à l’ombre dans un climat de méfiance. D’où la nécessité de mettre les Enfants du pays en confiance, un chantier aussi important qui vaut la peine et mérite d’être mené. 

Tomegah-Dogbé, l’obligation de résultat est au-delà d’un aspect d’équipe

S’il faut jouer le jeu des féministes, c’est capital de compter sur le fait que Mme Tomegah-Dogbé est la première femme, cheffe de gouvernement du Togo avec une forte représentation de la gente féminine au sein de l’équipe gouvernementale. Selon la configuration politique du Togo, on peut aisément dire que les clés du pays ont été confiées à la femme. L’ensemble de ces facteurs constituent des éléments de pression suffisante pour pousser la première ministre à un travail axé sur les résultats.

Dès lors que la technicienne se sent déjà interpellée et s’y met à cœur vaillant entre présence sur le terrain et compte-rendu périodique, il va de soi que les éléments de l’équipe vont se mettre dans les rangs. Y-aura-t-il encore des récidivistes qui vont s’amuser à naviguer à contre-courant ? Le temps nous le dira. Il ne s’est passé que trois mois de gouvernance Dogbé !

Généralement, le togolais n’exige pas de la mer à boire : se loger décemment, manger au moins deux repas quotidiens, avoir un gagne-pain, se soigner et soigner sa famille et se sentir en sécurité dans le pays, sentir qu’il y a une autorité qui défend ses intérêts ; ça ne devrait pas être si compliqué. Bonne suite à Mme Victoire Tomégah-Dogbé et à l’ensemble de son équipe !

Alo L.

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