Les athlètes togolais se retrouvent confrontés à des défis financiers et logistiques majeurs à l’approche des Jeux olympiques de Paris 2024. Malgré des préparations individuelles intenses, les moyens limités alloués par l’État menacent de compromettre leur participation.
Selon des sources proches de la délégation, le ministère des Sports du Togo prévoit seulement 500 000 FCFA (environ 760 euros) par athlète, une somme dérisoire comparée aux 450 millions de FCFA (environ 686 000 euros) débloqués par la Côte d’Ivoire pour ses athlètes. Pour les autres membres de la délégation togolaise, rien n’est prévu en termes de frais de mission. Cette situation a conduit à des difficultés dès l’arrivée de l’éclaireur de la délégation togolaise au village olympique de Saint-Denis, où l’absence de justificatifs de paiement a retardé l’intégration des athlètes.
Les problèmes logistiques s’accumulent. Une note des organisateurs des Jeux exigeant un solde de plusieurs milliers d’euros a mis en péril la participation de la délégation togolaise. Les accréditations restent incomplètes, et les véhicules prévus ne peuvent être utilisés faute d’assurance, créant une atmosphère de confusion et d’incertitude.
Dans un mail daté du vendredi 19 juillet dernier du référent-comptable, le compte togolais était crédité de 22.483,06 euros soit 15.000.000 FCFA, et il est réclamé au Togo, un virement pour compléter lesdits fonds et faute de quoi, aucun traitement ne pourrait être accordé au Togo.
Concernant les membres de la délégation, la crise est plus prononcée en raison de l’inexistence des frais de mission or la compétition se déroule du 23 juillet au 12 août 2024.
« Si tu as des parents, ta femme, des enfants, tu leur laisses quoi avant de partir ? Les enfants sont en vacances » dixit un membre de la délégation
Le président du Comité National Olympique du Togo, Deladem Akpaki, avait pourtant affiché de grandes ambitions pour cette édition des Jeux, espérant suivre les traces de Benjamin Boukpeti, médaillé en 2008 à Pékin. Les athlètes togolais, tels qu’Akoko Komlanvi (aviron), Eloi Adjavon (triathlon), Naomi Akakpo (athlétisme), et les nageurs Jordano Daou et Adèle Gaïtou, se retrouvent dans une situation critique à quelques jours de l’ouverture des Jeux.
Cette crise révèle des défis auxquels sont confrontés les pays africains dans la préparation de tels événements. Contrairement au Togo, d’autres nations comme le Sénégal ont pris des mesures significatives pour soutenir leurs athlètes, allouant des primes substantielles pour leur participation et leur préparation. Le contraste est frappant et souligne la nécessité d’un soutien accru et équitable pour les athlètes togolais.
La participation aux Jeux Olympiques est non seulement une opportunité sportive mais aussi une question de prestige national. Le Togo doit résoudre ces problèmes urgents pour permettre à ses athlètes de représenter dignement leur pays.