Du treillis au palais : le souhait du général Brice Clotaire Oligui Nguema se réalise

Au Gabon, le général Brice Clotaire Oligui Nguema a été largement proclamé vainqueur de l’élection présidentielle avec 90,35 % des voix, selon les résultats provisoires rendus publics ce dimanche par le ministère de l’Intérieur. Le scrutin, qui s’est tenu dans le calme, a enregistré un taux de participation de 87,21 %, illustrant l’engouement des électeurs pour ce retour à l’ordre constitutionnel après près de deux ans de transition militaire. Il avait souhaité un score soviétique, il l’a obtenu.

Arrivé très loin derrière avec seulement 3,02 %, l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie By Nze occupe la deuxième place, tandis que les autres candidats n’ont pas franchi la barre de 1 %. Le processus de dépouillement a été retransmis en direct, une première saluée par les observateurs comme un signe de transparence dans une phase électorale cruciale pour l’avenir du pays.

La validation des résultats définitifs est désormais entre les mains de la Cour constitutionnelle, qui dispose d’un délai légal d’une semaine pour proclamer le nom du président élu. Une étape qui marquera la fin d’une transition entamée en août 2023, lorsque le général Oligui avait pris le pouvoir à la suite d’un coup d’État contre Ali Bongo Ondimba, mettant fin à plus de 55 ans de règne de la famille Bongo.

Ce scrutin, organisé après 19 mois d’administration militaire, ouvre donc la voie à un nouveau cycle politique au Gabon. Le mandat présidentiel est fixé à sept ans, selon la nouvelle Constitution adoptée en décembre 2023. Brice Oligui Nguema, qui s’exprimait sur son compte X (ex-Twitter), a tendu la main à l’ensemble de ses concitoyens : « Je serai le Président de tous les Gabonais, sans distinction. Notre avenir ne se construira pas dans la division, mais dans l’unité, le dialogue et l’action. »

Le message, porteur d’un ton rassembleur, fait écho aux attentes d’une population désireuse de stabilité après des décennies de pouvoir héréditaire et des mois d’incertitudes. Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, a été l’un des premiers chefs d’État africains à adresser ses félicitations au nouveau président élu, saluant un « tournant décisif pour le peuple gabonais ».

Dans la sous-région, la situation gabonaise fait écho à d’autres transitions en cours, comme au Mali, au Burkina Faso ou encore au Niger, où les juntes militaires peinent à fixer des échéances électorales claires. À l’inverse, le cas du Gabon, avec une élection organisée dans les délais annoncés et un taux de participation élevé, pourrait être perçu comme un exemple à suivre par d’autres régimes militaires en quête de légitimité démocratique.

Toutefois, certains analystes restent prudents. « Un plébiscite de plus de 90 % dans un contexte post-putsch soulève des questions sur la véritable ouverture politique », estime un observateur indépendant. L’enjeu pour Oligui Nguema sera désormais de prouver, au-delà des urnes, sa capacité à gouverner dans l’inclusivité et à restaurer la confiance des citoyens dans les institutions républicaines.

Leave a reply

  • Default Comments (0)
  • Facebook Comments

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

en EN fr FR
Hide WhatsApp Form

Vos questions ou contactez first news