Soupçons de fuite en Guinée : Dadis Camara sorti discrètement du pays

L’ancien chef de la junte guinéenne, Moussa Dadis Camara, a discrètement quitté Conakry dans la nuit du 13 au 14 avril 2025. Selon des sources proches de son entourage, il aurait embarqué à bord d’un vol à 2h du matin à destination du Maroc, officiellement pour raisons médicales. Ce départ, effectué dans le plus grand silence, n’a donné lieu à aucune communication officielle de la part des autorités guinéennes.

Condamné à 20 ans de prison pour son rôle présumé dans les massacres du 28 septembre 2009 au stade de Conakry, Moussa Dadis Camara avait été gracié par le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, à la fin du mois de mars 2025. La mesure, justifiée par un « état de santé préoccupant » selon les autorités, avait déjà suscité des débats dans l’opinion publique et parmi les organisations de défense des droits humains. Plusieurs sources affirment que l’ancien chef de l’État souffrirait de complications liées à ses conditions de détention, ce qui aurait motivé son transfert à l’étranger pour des soins appropriés.

Mais cette sortie du territoire ne manque pas de raviver les suspicions. Si son entourage insiste sur le caractère temporaire et strictement médical du voyage, des voix critiques évoquent une manœuvre pour échapper définitivement à la justice. « Il ne faudrait pas que la grâce présidentielle se transforme en passeport pour l’impunité », confie sous anonymat un avocat guinéen engagé dans la défense des victimes du 28 septembre. D’autres observateurs, notamment au sein de la société civile, réclament des garanties claires sur les conditions de ce départ et sur un éventuel retour du concerné.

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