Le Lundi 9 juin 2025 aura marqué un tournant dans l’affaire de l’arrestation du Dr Hounou-Adossi Ayitévi Firmin Elom. Arrêté le 6 juin dernier alors qu’il participait pacifiquement à une manifestation citoyenne à Lomé, le médecin a finalement été libéré ce soir peu après 18 heures, à la suite d’une mobilisation inattendue mais puissante de ses pairs.
Dès les premières heures de la matinée, un mouvement spontané s’est formé au Centre médico-social (CMS) de Djidjolé. En blouse blanche pour certains, en tenue civile pour d’autres, une trentaine de praticiens ont exprimé leur indignation face à l’interpellation de leur confrère, dénonçant une atteinte grave à la liberté d’expression et à la dignité de la profession médicale.
« Nous sommes médecins, pas des criminels. Ce qui arrive à l’un d’entre nous peut arriver à tous. Aujourd’hui, c’est notre confrère, demain, ce sera qui ? », a lancé un praticien présent sur place, visiblement ému par la situation. Les manifestants n’ont pas bloqué la circulation ni interrompu les services médicaux, mais ont tenu à se rassembler symboliquement sur le site du CMS pour faire entendre leur voix.
Le Dr Hounou-Adossi, médecin et entrepreneur engagé dans les actions communautaires, avait été arrêté le 6 juin dans le cadre des manifestations initiées par des jeunes. Ces manifestations visaient à dénoncer la cherté de la vie, les restrictions des libertés publiques et les réformes constitutionnelles controversées adoptées dernièrement.
Son interpellation, qualifiée de « brutale » par des témoins, avait suscité l’indignation de nombreux acteurs de la société civile, notamment au sein du corps médical. Dans la journée, l’Ordre National des Médecins du Togo (ONMT) s’était également saisi du dossier, en initiant une médiation pour obtenir sa libération.
C’est finalement peu après 18 heures que l’annonce de sa libération est tombée, dans un message bref mais chargé d’émotion publié par le président de l’ONMT : « La victoire est acquise. Le collègue Dr Ayitévi Hounou-Adossi a été libéré. »
Cette libération intervient alors que plusieurs autres personnes arrêtées lors des manifestations du 6 juin restent en détention.
Entre temps, le front « Touche Pas à Ma Constitution » continue de dénoncer ce qu’il considère comme des « arrestations arbitraires et massives » orchestrées par les forces de l’ordre, et appelle à la libération de tous les manifestants pacifiques toujours en garde à vue.