Avoir un cancer du sein ne relève pas du hasard selon les chercheurs. Il existe un ensemble de facteurs qui sont impliqués dans l’apparition et le développement du cancer du sein, c’est donc une maladie multifactorielle.
La biologie (la génétique), le mode de vie, l’environnement,… sont des facteurs qui interagissent entre eux pour favoriser la présence de cette tumeur. Nous nous proposons de classer ces facteurs en deux catégories : Les facteurs internes et les facteurs externes.
Facteurs internes
– La génétique
Généralement, la génétique fait partie des facteurs qui prédisposent un individu à l’atteinte d’une pathologie donnée, il n’y a pas d’exception dans le cas du cancer du sein.
La recherche a mis en évidence plusieurs gènes de prédisposition au cancer du sein dont les formes mutées sont transmises dans certaines familles. La prédisposition génétique au cancer du sein s’explique par le fait que, la mutation qui survient au moment de la division cellulaire porte sur l’ADN d’une cellule de la lignée germinale (cellule impliquée dans la reproduction et la fécondation, ovules et spermatozoïdes).
De ce fait, la mutation peut être transmise à la descendance. On estime entre 5 à 10 %, le taux de cancers liés à la transmission d’une mutation héréditaire.
Si l’implication de la génétique est un antécédent familial, il existe également l’antécédent personnel.
Les mutations héréditaires prédisposant au cancer les plus connues concernent les gènes BRCA1 et BRCA2 ; ils engendrent un sur-risque important de cancers du sein et de l’ovaire. Les personnes porteuses de cette mutation ont un risque sur deux de la transmettre à chacun de leurs enfants.
– Antécédents personnels
À ce niveau, les informations rapportent qu’après un cancer à un seul sein, une femme présente 4 à 5 fois plus de risque de développer une tumeur au niveau de l’autre sein par rapport aux femmes sans antécédent.
Cela concerne en moyenne, 15 % des femmes traitées pour un cancer du sein. Aussi, le risque de cancer du sein est également augmenté après un premier cancer de l’endomètre et/ou de l’ovaire.
– L’âge
Il est évident que l’apparition du cancer du sein concerne essentiellement le genre féminin car 99% des cas touche une femme, mais il est favorisé par l’âge.
L’âge joue en effet un rôle fondamental dans l’apparition et le développement de ce type de cancer. Selon les proportions, la maladie est beaucoup plus fréquente à partir de 60 ans.
Plus de deux tiers des cancers du sein surviennent après 50 ans, plutôt rare chez la femme de moins de 35 ans et tout à fait exceptionnel avant 20 ans.
Il se justifie par le cumul des agressions externes subies par les cellules et tout porte à croire que les cellules de ces personnes avaient déjà franchi plusieurs étapes pouvant conduire au processus de cancérisation. Nous savons aussi que, l’efficacité des mécanismes de réparation de l’ADN chez les personnes âgées est moindre.
Par ailleurs, le risque de développer un cancer du sein est de 4 à 6 fois plus élevé chez les femmes dont la densité mammaire en mammographie est élevée.
Facteurs externes
Les facteurs externes sont principalement liés à l’environnement. Les agressions répétées de l’ADN des cellules par certains produits chimiques, comme le tabac, ou par des rayonnements (d’origine nucléaire ou solaire) favoriseraient l’apparition de cellules cancéreuses.
– Environnement
Les liens entre l’environnement et l’apparition de certains cancers font l’objet de nombreuses études et d’autres sont toujours en cours d’investigation.
Les différents déterminants environnementaux du cancer sont entre autres, la pollution et particules fines, la pollution de l’air intérieur, les perturbateurs endocriniens, les pesticides, le radon, les mesures de santé publique.
On évalue à plus de 70 % les cas de cancer du sein qui seraient dus à l’environnement
– Mode de vie
Une bonne hygiène a un impact positif sur la santé ! D’après le Centre international de recherche sur le cancer, la proportion de cancers du sein imputables à la consommation régulière d’alcool était estimée à plus de 15 %, ce qui en fait probablement, à ce jour, le facteur de risque comportemental le plus important. Le tabagisme est également associé à une augmentation du risque.
Le type d’alimentation peut également influencer le développement du cancer du sein. Une alimentation riche en aliments d’origine végétale : légumes, fruits et céréales a un effet protecteur. Il est recommandé que ce type d’alimentation soit privilégié au détriment d’une alimentation riche en graisses et en sucres.
L’on ne saurait parler de mode de vie sans évoquer l’impact de l’activité physique dans le développement du cancer du sein, la sédentarité et le surpoids sont également mis en cause.
En effet, la prise de poids chez la femme à l’âge adulte augmente le risque de cancer du sein après la ménopause ; la raison est peut-être que le tissu graisseux stocke facilement certaines hormones impliquées dans le développement de ce cancer.
A contrario, une activité physique régulière diminue le risque de cancer du sein à raison d’une durée minimale de 30 minutes par jour à une fréquence d’au moins cinq fois par semaine.
Les pilules œstro-progestatives fortement dosées, dans la contraception orale, augmentent légèrement le risque de cancer du sein en particulier chez les femmes dont l’usage dépasse 10 ans et plus.
Enfin, en ce qui concerne les facteurs externes, certaines publications évoquent une augmentation du risque du cancer du sein en cas de travail de nuit ou de changements réguliers d’horaires de travail (infirmières, travail en usine, hôtesses de l’air, pompistes, etc.).
Cela s’expliquerait par les bouleversements de l’horloge biologique et ses répercussions sur la régulation du métabolisme, des hormones ou encore de l’immunité.
Prévenir
La science du cancer du sein renseigne que la prédisposition génétique ne contribue que légèrement à modérément au cancer du sein, et donc, en agissant sur les facteurs externes, 40% des cancers pourraient être évités d’après les perspectives.
Les mesures préventives primaires consistent en premier lieu à avoir de bonnes habitudes de vie : exercice physique, saine alimentation comprenant suffisamment de légumes et de fruits, arrêt du tabagisme, consommation d’alcool modérée, maintien d’un poids santé, etc.
En plus de l’habitude de vie, faire tôt et périodiquement des tests cliniques, des médecins estiment que malaxer la poitrine fréquemment les seins permettrait de freiner le développement de tumeurs.