Classement “Women, Business and the Law 2024” : le Togo, premier en Afrique

Selon le tout nouveau rapport “Women, Business and the Law 2024” publié par le Groupe de la Banque mondiale, les inégalités entre les femmes et les hommes dans le monde du travail sont bien plus importantes qu’on ne le pensait jusqu’ici. Somme toute, le Togo présente le système légal le plus favorable aux femmes, et l’un des plus favorables au monde, 19ème au rang mondial et 1er au plan africain.

“Women, Business and the Law 2024” est le dixième rapport d’une série d’études annuelles mesurant les facteurs qui influencent les opportunités économiques des femmes dans 190 économies. Afin de brosser un tableau plus complet de l’environnement mondial qui favorise la participation socioéconomique des femmes, le rapport “Women, Business and the Law 2024” introduit cette année deux nouveaux indicateurs — Sécurité et Garde d’enfants — et présente des conclusions sur le fossé entre les lois (de jure) et leur application pratique (de facto).

« Le Togo se distingue parmi les économies d’Afrique subsaharienne en adoptant des lois qui donnent aux femmes environ 77 % des droits disponibles pour les hommes, plus que tout autre pays du continent », affirme la Banque mondiale.

Classement Women Business and the Law

En effet, l’indice WBL 1.0 du rapport attribue au Togo un score de 97,5, le même que le Royaume-Uni et juste devant l’Australie. Dans ce rapport le pays fait mieux que les Etats Unis, le Rwanda, le Brésil pour ne citer que ceux-ci et n’est surpassé que par quelques nations occidentales, notamment la Belgique, le Canada, le Danemark, la France, l’Allemagne, l’Irlande, l’Islande, la Lettonie, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal, l’Espagne et la Suède, avec des scores de 100 sur l’indice WBL 1.0.

Graphique Women Business and the Law

En tenant compte de son indice WBL 2.0, qui présente une nouvelle approche pour mesurer l’écart de mise en œuvre entre les lois et la pratique, le Togo affiche un score de 77,5, qui reste tout de même l’un des meilleurs d’Afrique et du monde.

Des reformes continues

Six économies d’Afrique subsaharienne ont tiré la locomotive des réformes : Guinée équatoriale, Lesotho, Ouganda, Rwanda, Sierra Leone et Togo. Le Rwanda, la Sierra Leone et le Togo ont notamment promulgué 16 révisions juridiques.

Dans l’ensemble, les économies qui se sont le plus améliorées sont la Jordanie, Malaisie, l’Ouzbékistan, la Sierra Leone, et le Togo, grâce à des réformes globales dans de nombreux domaines, qui ont amélioré leurs scores de 19 à 28 points de pourcentage.

Depuis 2022, le Togo a notamment implémenté des réformes en matière de paternité, de mariage, d’entrepreneuriat et d’accès aux actifs (assets). Ainsi, en 2023, le pays fait partie des sept dans le monde à avoir introduit des réformes élargissant le congé de maternité et de paternité ou interdisant le licenciement d’une femme enceinte sur le lieu de travail.

Peut mieux faire…

Cependant, des défis restent encore à relever, tant au Togo que dans le reste du monde, entre le cadre juridique et l’application réelle dans les faits. « Pourtant, jusqu’à présent, le Togo n’a établi que 27 % des systèmes nécessaires pour une mise en œuvre complète. Ce taux est moyen pour les économies d’Afrique subsaharienne », tempère ainsi l’institution de Bretton Woods.

Ainsi, indique-t-on, l’écart entre les sexes dans le monde du travail est « beaucoup plus large que ce que l’on pensait auparavant », lorsque l’on tient compte des différences juridiques liées à la violence et à la garde d’enfants. Cette situation concerne cependant l’ensemble des pays du monde, même les plus développés. Ainsi, ponctue la Banque mondiale, « Aucun pays ne garantit une égalité des chances pour les femmes, pas même les économies les plus riches. »

Cette édition du rapport dresse un état des lieux complet des obstacles qui empêchent les femmes d’entrer sur le marché du travail et de contribuer à une plus grande prospérité — pour leur propre bénéfice, mais aussi celui de leurs familles et de leurs communautés.

Elle fournit notamment une analyse enrichie grâce à l’intégration de deux nouveaux aspects susceptibles d’élargir ou au contraire restreindre fortement les possibilités des femmes : la sécurité et la protection contre les violences de genre, d’une part, et, d’autre part, l’accès à des services de garde d’enfants.

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