La crise qui secoue l’Église Pentecôte du Togo (EPT) a franchi un nouveau cap vendredi 6 septembre 2024, lors de la prestation de serment du nouveau Secrétaire général, Pasteur Hounaké, à la paroisse EPT Solidarité, à Tokoin, Lomé. Ce moment censé être un jalon dans l’unité de l’église a été marqué par un grave incident de violence qui a choqué les fidèles présents.
Depuis plusieurs semaines, l’Église Pentecôte du Togo est plongée dans une tourmente sans précédent. Les fidèles manifestent contre ce qu’ils dénoncent comme une gestion opaque des ressources de l’église et des malversations financières présumées. La suspension de l’apôtre Dogbovi Komlan, ancien Secrétaire général national, est devenue le symbole de leur révolte, beaucoup le considérant comme un réformateur injustement écarté.
Alors que la cérémonie d’investiture se déroulait sous haute tension, un manifestant a pris la parole pour demander la réintégration de l’apôtre Dogbovi. Mais avant qu’il ne puisse finir son discours, l’incident est survenu. Selon plusieurs témoins, le pasteur Avi, membre du Bureau exécutif, se serait précipité sur le jeune homme et lui aurait asséné deux violentes gifles, provoquant une scène de panique dans l’assemblée. “Cet acte a failli dégénérer en confrontation, mais l’assistance a réussi à calmer les esprits”, confie un témoin.
Le jeune homme agressé a confirmé les faits : « Je me suis levé pour leur dire d’arrêter ce coup de force. Je n’avais même pas fini de parler que le pasteur Avi a sauté sur moi et m’a donné deux gifles. Ensuite, ils m’ont tiré jusqu’à déchirer mes vêtements. Des forces de l’ordre en civil étaient présentes, et l’un d’eux m’a discrètement conseillé de quitter les lieux, ce que j’ai fait. »
De son côté, le pasteur Avi rejette catégoriquement les accusations.
« Lors de l’investiture, cet homme s’est précipité vers le nouveau Secrétaire Général, et je suis intervenu pour le stopper. Les jeunes l’ont ensuite escorté dehors. À aucun moment je n’ai levé la main sur lui. Dieu, que nous adorons, est témoin de cela, » a-t-il déclaré.
Des photos et vidéos parvenues à notre rédaction contredisent la version du pasteur Avi.
Cet incident, loin d’apaiser les tensions, a intensifié la colère des fidèles. Dimanche 8 septembre 2024, de nouvelles manifestations ont éclaté dans plusieurs paroisses, notamment à Lomé. Les contestataires, toujours opposés à la direction actuelle de l’église, envisagent de poursuivre leurs actions de protestation dans les jours à venir.
« Nous n’abandonnerons pas. Cette église appartient aux fidèles, pas à un groupe de dirigeants déconnectés. Nous prions que Dieu délivre notre église de ces responsables et qu’un véritable dialogue s’instaure, » a déclaré un fidèle.