Une délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) a été reçue en début d’après-midi du samedi 19 Août 2023 à Niamey. Il s’agit de la deuxième rencontre du président nigérien déchu, Mohamed Bazoum avec l’extérieur depuis le mercredi 26 juillet 2023, date à laquelle il a été renversé par son armée, après celle avec le président tchadien, Mahamat Idriss Deby Itno fin juillet.
La délégation conduite par l’ancien chef d’État nigérian, Abdulsalami Abubakar a été accueillie à l’Aéroport International Diori Hamani de Niamey par les membres du conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et le Premier Ministre de la transition, les nouvelles autorités du Niger.
Cette délégation, également composée du sultan de Sokoto, Muhammadu Sa’adu Abubakar, l’un des principaux chefs religieux nigérians et du Président de la Commission de la CEDEAO, Omar Alieu Touray est une mission de l’institution communautaire entreprise pour mener une opération de médiation en vue de trouver avec les nouvelles autorités du pays des voies et moyens devant conduire à l’allègement ou la levée des différentes sanctions.
Il faut noter que cette rencontre intervient au lendemain d’une réunion de deux jours des chefs d’état-major de la sous-région à Accra, axée sur la situation au Niger.
Après sa réception par le Président du CNSP, le général de brigade Abdourahamane Tchiani, la délégation de la CEDEAO a pu brièvement rencontrer l’ex-président, Mohamed Bazoum en présence du Premier ministre de la transition nigérienne, Mahamane Lamine Zeine.
C’est donc une bonne réussite pour cette même délégation médiatrice qui, quelques jours plutôt n’avait même pas quitté l’aéroport de Niamey avant de faire demi-tour. Certains esprits avisés doigtent un coup de main discret du Président togolais, Faure Essozimna Gnassingbé, qui aurait joué un rôle pour que Niamey accorde cette fois-ci, un pourparler à la mission de l’organisation communautaire.
Se prononçant sur les conditions de détention de Mohamed Bazoum, une source au sein de la CEDEAO a indiqué que ce dernier a le moral mais demeure quand même sans électricité.
Un peu plus tard après la rencontre avec la délégation de la CEDEAO, les autorités nigériennes, dans une allocution prononcée par son premier responsable ont fait part de leur volonté d’assurer une transition vers un régime civil. Si le général Abdourahamane Tiani n’a daigné évoquer une seule la précédente rencontre, il tout de même a précisé que la durée de la transition qui ” ne saurait aller au-delà de trois ans ” car leur ambition n’est pas de confisquer le pouvoir.
Un ” dialogue national ” qui devra formuler des ” propositions concrètes ” sera convoqué sous 30 jours afin de poser ” les fondements d’une nouvelle vie constitutionnelle “.
Par ailleurs, le général Tchiani estime que l’organisation régionale souhaite mettre sur pied une armée d’occupation en collaboration avec une armée étrangère en mettant en garde contre toute forme d’agression contre le Niger et son peuple.