Au Togo, treize Collèges d’enseignement général (CEG) changent de visage. Désormais, ils porteront officiellement le titre de lycées d’enseignement général à partir de la rentrée scolaire 2025-2026. L’annonce a été faite par Komla Dodzi Kokoroko, ministre des Enseignements primaire, secondaire et technique, dans le cadre d’une réforme majeure visant à remodeler en profondeur l’architecture de l’éducation secondaire.
Cette décision s’inscrit dans une dynamique plus large de revalorisation du système éducatif et de démocratisation de l’accès au baccalauréat, notamment pour les élèves issus des zones rurales ou semi-urbaines. Concrètement, les établissements concernés, jusque-là limités au premier cycle, proposeront désormais un cursus complet allant du secondaire premier cycle jusqu’au secondaire deuxième cycle. Une avancée qui permettra aux élèves de poursuivre leurs études dans leur établissement d’origine jusqu’à l’obtention du précieux sésame, sans être contraints de changer d’école, parfois au prix de longues distances et d’abandons prématurés.
Le maillage éducatif voulu par le ministre Kokoroko se précise à travers la sélection des établissements répartis sur l’ensemble du territoire national : le CEG Akato dans le Grand Lomé ; les CEG Wli, Atakpamédé et Vo-Kponou dans la région Maritime ; les CEG Gléi, Danyi Kponda et Kpélé Adeta II dans la région des Plateaux ; les CEG Kolowaré et Agbandaoudè dans la région Centrale ; les CEG Dimori et Katchamba dans la région de la Kara ; ainsi que les CEG Nagnong et Kountoiré dans la région des Savanes. Un choix qui traduit la volonté affichée du gouvernement de réduire les disparités géographiques en matière d’accès à l’éducation secondaire supérieure.
Derrière cette réforme structurelle, c’est toute une stratégie de renforcement des capacités éducatives nationales qui se déploie. Le ministère prévoit d’importants investissements pour accompagner cette transition : construction et rénovation d’infrastructures, dotation en équipements pédagogiques modernes, et renforcement des effectifs enseignants qualifiés. À travers cette opération, il s’agit de répondre à la demande croissante d’éducation secondaire dans un pays où plus de 60 % de la population a moins de 25 ans, et où le besoin de formation de la jeunesse constitue un défi stratégique majeur.
Depuis sa prise de fonction en 2020, Komla Dodzi Kokoroko multiplie les réformes audacieuses et affirme sans détour sa mission : « construire une école républicaine, inclusive et tournée vers l’excellence ». Ce passage de treize CEG au statut de lycées n’est ainsi qu’une étape supplémentaire dans la refondation du système éducatif togolais.