Ghana : John Dramani Mahama limoge 55 hauts responsables pour refus de déclarer leurs biens

Promesse tenue. Au Ghana, le président John Dramani Mahama vient de frapper fort contre la corruption et l’opacité au sommet de l’État. Le délai qu’il avait fixé pour la déclaration obligatoire du patrimoine par les responsables publics est arrivé à échéance, et les sanctions n’ont pas tardé.

 

Au total, 55 hauts responsables ont été démis de leurs fonctions et traduits devant le procureur, accusés de deux fautes majeures : le refus pur et simple de déclarer leur patrimoine et le non-respect des instructions présidentielles. “Il n’était pas question de laisser passer. La transparence est la condition première de la confiance entre gouvernants et gouvernés”, a martelé un proche collaborateur du chef de l’État, cité par la presse locale.

 

Cette décision, d’une rare fermeté, vise à envoyer un signal clair dans un pays où la lutte contre la corruption reste un sujet sensible. John Mahama, en imposant une politique de reddition de comptes sans exception, cherche à rétablir une confiance érodée entre les institutions et les citoyens. Une approche d’autant plus scrutée que, dans la sous-région, plusieurs gouvernements, comme au Togo voisin, sont souvent accusés par leurs populations d’opacité dans la gestion publique.

 

À Lomé, la réforme constitutionnelle du 3 mai dernier, marquée par l’instauration d’un poste symbolique de président de la République et la nomination de Faure Gnassingbé à la tête du Conseil des ministres, a ravivé les soupçons d’accaparement du pouvoir auprès d’une partie de l’opposition radicale et d’une partie de la population. Dans ce contexte tendu, l’initiative de Mahama au Ghana contraste fortement et pourrait alimenter les attentes démocratiques dans les pays voisins.

 

Quand un dirigeant veut vraiment combattre la corruption, il commence par son propre camp”, confie un analyste politique togolais sous couvert d’anonymat. Une parole lourde de sous-entendus dans une région où, trop souvent, les promesses de transparence se heurtent aux réalités du pouvoir.

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