Le proviseur Séka Kokou Agbenane du lycée d’Alokoegbe, situé à une trentaine de kilomètres de Lomé, a été révoqué de ses fonctions par le ministre des enseignements primaire et secondaire, Dodzi Komla Kokoroko. Cette décision fait suite à une interview accordée par le proviseur à TV5 Monde dans le cadre des élections régionales au Togo.
Dans cette interview, le proviseur a évoqué les difficultés rencontrées par son établissement : « tout le bâtiment doit être rénové mais nous attendons. Depuis lors, on a fait des rapports sur rapport mais on ne sait pas jusqu’à quand ce bâtiment va tenir »
Dans la suite, le journaliste a ajouté d’autres informations notamment le besoin urgent de rénovation des bâtiments scolaires, le manque de bancs et de professeurs, ainsi que l’absence de cantine scolaire et l’état déplorable des latrines.
Ces déclarations auraient visiblement déplu aux autorités, qui ont invoqué des textes de loi pour justifier la révocation du proviseur. Selon le ministre, cet arrêté d’exclusion a été pris en considération des nécessités de service.
Mais cette affaire soulève des questions et du remous surtout les réseaux sociaux. Certains se demandent si le proviseur Agbenane aurait dû obtenir l’autorisation de ses supérieurs hiérarchiques avant de faire de telles déclarations, ou s’il avait simplement exercé son droit légitime de soulever des préoccupations concernant la situation de son établissement. D’aucuns disent que le proviseur avait reçu une autorisation de sa hiérarchie pour sa démarche, alors pourquoi cette sanction ?
Le proviseur est-il sanctionné pour autre chose ? L’on l’ignore mais il convient de noter que cette révocation n’est pas un cas isolé au Togo, où d’autres responsables d’établissement scolaire ou enseignants tout simplement ont également été démis de leurs fonctions par le passé.