MINUSMA : Démission des pays, le Togo réitère son engagement

En août 2022, une quinzaine de pays avaient fait part à l’ONU de leurs inquiétudes quant à la poursuite de leur engagement pour la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Depuis, l’on assiste à des retraits en cascade motivés notamment par l’insécurité à laquelle font face leurs troupes pour les uns et la dégradation des relations avec le Mali pour les autres. Avec l’envoie de son 10ème bataillon au Mali, le Togo confirme son soutien à la mission.

 

Nouveau bataillon togolais au Mali

La relève du 09ème bataillon togolais MINUSMA a commencé le dimanche 20 novembre 2022 laissant place au 10ème qui est constitué de 72 éléments précurseurs.

35 médecins et infirmiers de l’hôpital niveau 2 et 37 du bataillon officiers, sous-officiers et militaires composent le contingent togolais qui a quitté Lomé pour Bamako dimanche dernier pour une mission d’un an.

Après 4 mois de mise en condition opérationnelle au Centre d’entrainement aux opérations de maintien de la paix (CEOMP) dans plusieurs modules, ces hommes et femmes ont acquis des rudiments nécessaires pour accomplir efficacement leur mission. Une mission qui consiste au maintien de la paix dans ce pays confronté à la menace terroriste et à l’extrémisme violent.

Le 5 novembre dernier, le chef d’état-major général adjoint des forces armées togolaises (FAT), Col Apedo Kodjo EKPE, s’est entretenu avec le 10ème bataillon au CEOMP. Entretien au cours duquel il est rappelé à l’ensemble du bataillon, les consignes générales et les enseignements qu’ils ont acquis durant leur phase de formation et aussi, les valeurs de cohésion, d’efficacité, de discipline, de courage et du sens du devoir accompli, qui devront prévaloir en leur sein, durant leur séjour au Mali.

Il ressort par le déploiement de ce nouveau bataillon à la mission du Mali, que le Togo réitère son engagement à son voisin de la CEDEAO en dépit des multiples attaques contre ses éléments et alors que plusieurs pays annoncent leur démission.

Selon un rapport de la mission publiée en décembre 2020, le Togo est le 7ème pays contributeur en militaires de la mission avec 932 militaires et le 2ème contributeur en police avec 304 de ces policiers.

 

Désengagement des pays

Ce fut la France, principale puissance intervenant militairement au Mali notamment via les soldats de la force Barkhane qui a ouvert le bal du retrait. Après une première annonce en septembre 2021, le pays avait décidé en février de retirer ses troupes et les derniers militaires français ont quitté le Mali cet été, après près d’une décennie d’intervention en raison des détérioration de leurs relations diplomatiques.

En l’espace de quelques mois, six autres pays ont décidé de l’arrêt ou de la suspension de la participation de leurs soldats à cette mission de l’ONU au Mali.

Il s’agit de la Suède, le Salvador, le Bénin et l’Egypte, le Royaume-Uni, la Côte d’Ivoire la semaine dernière et ce lundi, l’Allemagne ont annoncé leur départ, avec des raisons différentes.

En mars , le gouvernement suédois a annoncé, que le pays mettrait fin à sa mission militaire au Mali en 2023, un an plus tôt que prévu en avançant le changement des conditions dans lesquelles ses soldats ont travaillé.

Environs deux plus tard, le Bénin avait exprimé le besoin de rappeler ses troupes en vue de renforcer sa sécurité intérieure après des attaques à la frontière avec le Burkina Faso. Ce sont ainsi 456 éléments béninois de la Minusma qui rentreront progressivement dans leur pays avant novembre 2023.

Pour l’Egypte, sa décision en août 2022 de se retirer temporairement des forces des Nations Unies correspond aux multiples attaques contre ces soldats.

Au mois de novembre 2022, trois nations ont planifié leur retrait : le 14 novembre pour le Royaume-Uni prétextant que les autorités maliennes ont recours aux mercenaires russes de Wagner malgré les dénégations de la transition malienne.

Dans un courrier adressé aux Nations unies, le 11 novembre dernier, Abidjan a notifié le retrait de son contingent (900 casques bleus) au sein des casques bleus de l’ONU d’ici août 2023 sans être relevés.

Le pays y rappelle qu’il reste engagé au service de la paix et est ” disposé à redéployer les contingents retirés du Mali, dans les autres missions onusienne de maintien de la paix “.

Si la lettre ne donne pas les raisons de ce retrait progressif, les esprits avisés estiment qu’il relève des relations diplomatiques dégradées entre le Mali et la Côte d’Ivoire en raison de l’affaire dite des « 49 militaires », arrêtés et placés aux arrêts à Bamako le 10 juillet 2022.

Selon l’agence de presse AFP (Agence France Presse), ” les soldats allemands doivent mettre fin à leur engagement dans l’opération des casques bleus de l’ONU Minusma au plus tard fin 2023 “. D’après ces informations, cette décision, qui fait l’objet d’un accord de principe au sein du gouvernement allemand, devrait être annoncée officiellement ce mardi selon la source gouvernementale allemande citée par AFP.

Pour rappel, la MINUSMA qui compte environ 12 000 soldats, est la mission de maintien de la paix de l’ONU ayant subi le plus de pertes humaines.

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