Les députés togolais entament une mission capitale dès aujourd’hui, celle de consulter la population sur la nouvelle constitution proposée. Cette initiative, lancée par le président Faure Gnassingbé, vise à recueillir les avis des citoyens sur les réformes constitutionnelles projetées.
Pendant trois jours, du 8 au 10 avril 2024, les équipes parlementaires se déploieront à travers les chefs-lieux de préfecture pour dialoguer avec les citoyens. Cependant, seuls les chefs traditionnels et les groupes organisés seront autorisés à participer aux discussions avec la délégation parlementaire.
Cette démarche intervient à la suite de la demande du président togolais d’une seconde lecture de la loi portant adoption de la nouvelle constitution par l’Assemblée nationale. Lors d’une réunion la semaine dernière, le chef de l’État a accordé un délai à l’Assemblée pour consulter la population avant toute décision finale.
Pour permettre ces consultations approfondies, les élections législatives et régionales, initialement prévues pour le 20 avril, ont été reportées. Cette nouvelle constitution, adoptée par une large majorité le 25 mars dernier, prévoit des changements majeurs.
Elle propose notamment l’élection du chef de l’État par les députés sans débat, pour un mandat unique de 6 ans. De plus, elle instaure la création d’un poste de président du conseil des ministres, doté d’un mandat illimité, chargé de représenter le pays à l’étranger.
Inquiétudes
D’ores et déjà, au sein de l’opinion, il se pose la question de savoir si ce court temps de trois jours va-t-il permettre de véritablement toucher et d’aborder tous les aspects de cette constitution. Dans le programme élaboré pour lesdites consultations nationales, un temps de parole de 1h30 est réservé aux chefs traditionnels et groupes organisés. Ce temps est jugé court par certains.
Pour d’autres, c’est la constitution des groupes organisés qui inquiète. Pour ces derniers, sur quelles bases, lesdits groupes organisés seront constitués et qui composeront ces groupes ?
Cette mission consultative revêt une importance cruciale pour l’avenir politique du Togo. Les avis recueillis façonneront le paysage institutionnel de la 5ème république togolaise.