Une récente révélation dans les échanges commerciaux du Gabon a placé le Togo au sommet en tant que principal fournisseur en pétrole du pays, reléguant la France et la Chine à des positions inférieures.
Cette percée stratégique a été mise en avant par les données économiques du premier trimestre 2024, où les importations gabonaises ont augmenté de 10,2%, tandis que les exportations togolaises ont explosé de 195,8%.
Selon les informations du site GabonReview, cette hausse remarquable est principalement attribuée à l’envolée des exportations de brut raffiné du Togo vers le Gabon, un secteur clé propulsant le pays ouest-africain au statut de leader des fournisseurs du Gabon.
Cette performance exceptionnelle soulève des questions sur le rôle croissant du Togo en tant que hub commercial et logistique en Afrique de l’Ouest, capable de capturer et de redistribuer efficacement les flux de produits, notamment pétroliers.
Le Port autonome de Lomé (PAL) a joué un rôle dans cette ascension, devenant la deuxième plateforme de transbordement de conteneurs en Afrique subsaharienne après Durban. Cette position stratégique a permis au Togo d’attirer des opérateurs économiques internationaux, utilisant le PAL comme point de transit pour diverses marchandises, y compris les produits pétroliers destinés au Gabon rajoute Gabon Review.
Sur le plan géopolitique, cette évolution pourrait réduire la dépendance du Gabon envers ses partenaires traditionnels, favorisant une intégration économique accrue entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. Elle interroge les défis persistants du Gabon en matière de développement de sa capacité de raffinage locale, malgré ses vastes réserves pétrolières.
Au-delà de cette performance spectaculaire du Togo, une question essentielle émerge : comment le Togo qui n’est pas un pays exportateur de brut raffiné se retrouve à être le fournisseur numéro 1 du Gabon ? Et d’autre part, cette dépendance du Gabon, pays producteur de pétrole vis-à-vis des autres pays ne se comprend toujours pas.