PMA5 : Que peuvent attendre les 46 états à la conférence de Doha ?

Tous les dix ans, a lieu la conférence des Nations Unies sur les Pays les Moins Avancés (PMA). La cinquième conférence des PMA (PMA5) qui se tient à Doha, au Qatar rassemble du 5 au 9 mars 2023 les chefs d’État et de gouvernement de quarante six pays. Le Togo, représenté par Mme le premier ministre, Victoire Tomegah Dogbé prend part à la conférence dont les assises sont placées sous le thème : « Du potentiel à la prospérité ».

 

Cette 5ème Conférence qui intervient au moment où l’économie mondiale chancelle et impacte négativement tous les efforts de développement endogène, verra la participation de grands décideurs et argentiers de ce monde, notamment la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International et l’Organisation Mondiale du Commerce, en vue de proposer un nouveau pacte historique pour soutenir les pays dont les vulnérabilités ont été les plus exposées par la pandémie et le conflit russo-ukrainien.

Selon les Nations Unies, la tenue du PMA5, vise à faire revenir les besoins des 46 pays appartenant à ce groupe en haut de l’agenda mondial. Cette conférence est l’occasion, une fois par décennie, d’accélérer le développement durable dans les lieux où l’aide internationale est la plus nécessaire, et d’exploiter pleinement le potentiel des pays les moins avancés en les aidant à progresser sur la voie de la prospérité.

” Ils ont besoin d’investissements audacieux dans les systèmes de santé, d’éducation et de protection sociale – toutes les ressources nécessaires pour mettre pleinement en œuvre l’Agenda 2030 et les objectifs de développement durable “, reconnaît l’instance organisatrice du PMA5.

 

Qu’entend-on par PMA ?

Les pays moins avancé sont définis comme des pays répertoriés par les Nations Unies qui présentent les indicateurs de développement socio-économique les plus bas à travers une gamme d’indices.

Comparé à près de 71.000 dollars aux États-Unis, 44.000 dollars en France, 9.900 dollars en Turquie et 6.530 dollars en Afrique du Sud, tous les PMA ont un revenu national brut par habitant (RNB) inférieur à 1.018 dollars, selon les données de la Banque mondiale.

Ces pays ont également de faibles scores sur les indicateurs de nutrition, de santé, de scolarisation et d’alphabétisation et des scores élevés pour la vulnérabilité économique et environnementale, qui mesure des facteurs tels que l’éloignement, la dépendance à l’agriculture et l’exposition aux catastrophes naturelles.

Aujourd’hui, les 46 PMA abritent quelque 1,1 milliard de personnes, soit 14% de la population mondiale, et plus de 75% de ces personnes vivent encore dans la pauvreté.

Au mois de mars 2023, la grande majorité des PMA se trouve en Afrique (33). Seulement, six pays sont sortis du statut de PMA entre 1994 et 2020.

Quatre sont classés comme surendettés (Mozambique, Sao Tomé-et-Principe, Somalie et Soudan) et 16 PMA sont à haut risque de surendettement.

 

Que peut-on attendre de PMA5 ?

Considérant leur niveau de vulnérabilité vis à vis de certaines questions, les PMA, aujourd’hui nécessitent le plus haut niveau d’attention de la part de la communauté internationale.

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres avait déjà souligné dans un discours de circonstance en prélude au sommet, l’importance de soutenir les PMA.

António Guterres

Il y déclarait, ” Le Programme d’action de Doha nous rappelle que la reprise mondiale dépend de l’obtention par les PMA du soutien dont ils ont besoin.”

De même, à l’ouverture des travaux de PMA5, le premier responsable de l’ONU a souligné que le système financier mondial, créé par les pays riches pour servir leurs propres intérêts, est extrêmement injuste pour les PMA, qui doivent payer des taux d’intérêt qui peuvent être huit fois plus élevés que ceux des pays développés.

” Aujourd’hui, 25 économies en développement consacrent plus de 20 % de leurs recettes publiques au seul service de la dette “, a-t-il déploré.

Ne souhaitant plus d’excuses de la part des partenaires de développement, le chef des nations unies attend d’eux, de soutenir la mise en œuvre des résultats et la réalisation des objectifs du Programme d’action de Doha.

Cela implique entre autres, l’expansion du financement d’urgence et l’intégration de clauses en cas de catastrophe et de pandémie dans les instruments de dette ; mesurer les économies des pays, telles que des critères de prêt qui vont au-delà du produit intérieur brut ; tenir leur promesse de 100 milliards de dollars aux pays en développement ; renforçeer de véritables partenariats et l’exploitation de la technologie et de l’innovation .

” L’ère des promesses non tenues doit prendre fin maintenant “, a affirmé António Guterres. En outre, il est annoncé le déploiement des efforts internationaux pour prévenir l’évasion fiscale et les flux financiers illicites.

Pour sa part, l’émir du Qatar et président de la plénière d’ouverture de la Conférence, Sheikh Tamim ibn Hamad Al Thani, a annoncé une contribution financière de 60 millions de dollars au DPoA, lors de son discours d’ouverture.

” J’exhorte les partenaires de développement à suivre l’exemple du Qatar et à prendre l’initiative de soutenir la mise en œuvre du Programme d’action de Doha dans le cadre de nos obligations humanitaires et de développement envers les peuples des pays les moins avancés “, a laissé entendre le représentant du pays hôte.

Par ailleurs, l’ONU, les PMA, les chefs d’État et de gouvernement, les partenaires de développement, le secteur privé, la société civile, les parlementaires et les jeunes conviendront de partenariats, d’engagements, d’innovations et de plans dans le but d’atteindre les ODD.

Six pays sont sortis du statut de PMA : le Botswana (en 1994), Cabo-Verde (2007), les Maldives (2011), les Samoa (2014), la Guinée équatoriale (2017) et le Vanuatu (2020).

Aussi, faut-il le préciser, 05 tables rondes thématiques sont inscrites au programme des travaux qui dureront cinq jours.

 

Le Togo bien représenté

Faisant partie des pays les moins avancés, la République togolaise est bien représenté au PMA5 par le premier ministre, Mme Victoire Tomegah Dogbé.

Mme Victoire Tomegah Dogbé

Ainsi, la cheffe du gouvernement togolais, dans son discours à l’ouverture, a plaidé la cause des pays moins avancés, rappelant qu’ils sont les plus touchés par les multiples crises mondiales notamment sanitaire, économique, climatique et sécuritaire, qui ” déstabilisent nos pays “.

Elle y a, par ailleurs, rappelé les ambitions du pays d’innover et d’être plus agile pour ” faire face aux crises et accélérer le développement inclusif et durable”.

Aussi, a-t-elle relevé que ” depuis la dernière conférence en 2011, le PIB du Togo a doublé”.

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