La contestation autour de la nouvelle constitution promulguée au Togo continue de faire des vagues. Un sit-in est prévu le 9 août prochain devant la Cour constitutionnelle à Lomé, dans la Cité OUA. Cette initiative du mouvement “Touche pas à ma Constitution”, est soutenue par plusieurs partis politiques, dont la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA), Les Démocrates, et le Parti des Togolais. Une lettre d’information a été déposée le 2 août 2024 auprès du ministre de l’Administration territoriale, Colonel Awate Hodabalo, pour notifier cette manifestation.
Les organisateurs estiment que ce sit-in est une “contestation légitime” contre le changement constitutionnel du 6 mai 2024, qui a instauré un régime parlementaire dans le cadre de la Ve République. Ils appellent les citoyens épris de justice et de démocratie à se joindre à eux pour défendre ce qu’ils considèrent comme le socle de la République togolaise. “Notre Constitution n’est pas un jouet entre les mains du pouvoir”, ont-ils déclaré, soulignant la gravité de la situation.
Ce n’est pas la première fois que ce groupe appelle à la mobilisation. En avril dernier, des manifestations avaient été organisées pour protester contre ce qu’ils appellent un “coup d’État constitutionnel” se joignant pour l’occasion à plusieurs partis, dont l’ADDI, le PSR, l’ANC, le FDR et le FCTD, qui avaient également exprimé leur mécontentement.
En l’état actuel, la Constitution de la 5e République semble être consommée et plusieurs sont d’ailleurs passés à autres choses, chacun de son côté. La question qui demeure est de savoir si cette nouvelle manifestation réussira à changer quelque chose ou encore à infléchir les décisions prises. Le rendez-vous est donc pris pour le 9 août, où les manifestants espèrent se faire entendre et peser dans le débat politique du pays.
D’un autre côté, les manifestations restent le seul moyen pour la société civile et l’opposition togolaise de jouer un rôle quelconque dans le paysage politique togolais en attendant les prochaines élections. Après la “débâcle” subie lors des élections couplées et l’adoption de la nouvelle constitution, l’opposition a semblé déplumée de ses armes. Quelle sera donc la suite ?