‘’ Poutine le dictateur ‘’, ‘’ Poutine le méchant’’, ces quelques expressions paraissent comme un euphémisme si l’on se réfère aux informations qui défilent à longueur de journées sur les médias occidentaux depuis quelques jours.
En effet, dans la nuit du mercredi 23 à jeudi 24 février 2022, une opération militaire a été déclenchée par le président russe Vladimir Poutine dans la région ukrainienne du Donbass pour officiellement dénazifier et démilitariser l’Ukraine qui selon lui opprime les populations russophones des régions ukrainiennes du Donetsk et du Lougansk. Cette opération a été précédée deux jours plus tôt de la reconnaissance par le président russe des Républiques populaires du Donetsk et du Lougansk. Il n’en fallait pas plus pour que la communauté internationale autoproclamée se mue en donneuse de leçons pour qualifier cette opération d’invasion.
Ce que l’on oublie de dire, c’est que les accords de Minsk signés en 2014 lors de la résolution de la première crise ukrainienne, et qui prévoyaient le maintien de l’intégrité territoriale de l’Ukraine ainsi que le maintien des régions insurgées en Ukraine suivant certaines conditions, n’ont pas été respectés par le pouvoir ukrainien à ce jour. Entre autres points de ces accords non respectés, le statut particulier des régions du Donetsk et du Lougansk, la modification de la constitution ukrainienne, le statut d’autonomie, et un statut linguistique spécial. Aussi, faut-il ajouter qu’un blocus économique et financier des régions insurgées, a été imposé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky sous le regard silencieux des gouvernements français et allemand pourtant garants desdits accords.
Si la question de l’adhésion de l’Ukraine à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) est celle qui cristallise le plus le débat, il faut dénoncer le nom respect des engagements des pays de l’Occident et ses alliés vis-à-vis de la Russie suite au dégel de l’après-guerre froide, selon lequel, l’Organisation du traité de l’atlantique nord n’étendrait son influence aux portes de l’Europe de l’Est. Déjà en 1990, le secrétaire d’Etat américain James Baker affirmait que « la juridiction militaire actuelle de l’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce ». Des paroles en l’air à première vue, car 30 ans plus tard, la sphère d’influence de l’OTAN s’est étendue jusqu’au niveau des 8 pays signataires du pacte de Varsovie et des pays baltes de l’Europe de l’Est. Au vue de ce qui précède, Il est donc on ne peut plus clair que le désir impérialiste de l’Occident et de ses alliés, et qui veulent faire de l’Ukraine un allié de plus se trouvant au pied de la Russie, est donc une menace pour cette dernière qui n’a plus le choix d’entrer dans une guerre de positionnement et de stratégie défensive.
L’ancien directeur adjoint de la Central Intelligency Agence (CIA), Robert Gates, reconnaissait lui-même il y a quelques années auparavant que « A une époque de grandes humiliations et de la difficulté pour la Russie, continuer l’expansion vers l’est de l’OTAN, alors que nous avons amené Gorbatchev et d’autres à croire que cela n’arriverait pas, a probablement aggravé la relation entre les USA et la Russie, et rendu beaucoup plus difficile de faire des affaires constructives ».
Cet appétit vorace de l’OTAN qui s’est manifesté en Irak, en Afghanistan, en Lybie et récemment en Syrie avec le désir d’imposer partout une vision unipolaire du monde, se révèle aujourd’hui comme une menace à la paix mondiale.
Les faits sont têtus et aujourd’hui l’Occident se prétendant d’une virginité démocratique ne peut s’ériger en donneur de leçon à la Russie, car, visiblement Poutine a appris la leçon et ne reproduit que le modus operandi de l’Occident en rétablissant un hypothétique équilibre de la terreur. C’est donc à juste titre que le président syrien Bachar Al Assad s’est exprimé il y a quelques jours en faveur de l’action de la Russie qu’il a qualifiée de « correction historique ».
L’Occident doit aujourd’hui se regarder en face, réfréner cet appétit glouton d’imposer tout et partout et appeler à la désescalade en Ukraine, car la course aux armements aujourd’hui n’est plus son seul apanage. Le pays de l’oncle Sam a aujourd’hui un sérieux concurrent de taille. L’ours de Russie n’est plus prêt à se laisser faire.