La Côte d’Ivoire s’achemine vers une nouvelle élection présidentielle décisive en octobre 2025. Et ce dimanche 15 juin, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) a levé le voile sur celui qui portera ses couleurs dans cette bataille électorale : le président sortant, Alassane Ouattara. L’annonce a été faite à Yopougon par Patrick Achi, ministre d’État et conseiller spécial à la Présidence, lors du meeting de clôture du précongrès du parti.
À 83 ans, Alassane Ouattara brigue donc un quatrième mandat présidentiel, une perspective qui ravive à la fois les espoirs de ses partisans et les critiques de ses détracteurs. « Le président Alassane Ouattara est le seul capable de garantir la paix, la sécurité et l’emploi des jeunes en Côte d’Ivoire », a déclaré Patrick Achi face à une foule acquise, insistant sur le bilan économique et social du chef de l’État au cours de ses trois mandats.
Pour le RHDP, il ne fait aucun doute que la stabilité politique et le développement économique du pays passent par la continuité à la tête de l’État. L’annonce du candidat s’inscrit dans un contexte sous-régional tendu, où plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, notamment le Mali, sont traversés par des transitions démocratiques incertaines, des contestations électorales ou des reconfigurations constitutionnelles.
Mais cette nouvelle candidature du président Ouattara ne manquera pas de relancer le débat sur l’alternance démocratique en Côte d’Ivoire. En 2020 déjà, sa décision de briguer un troisième mandat avait été vivement contestée par une partie de l’opinion nationale et par des organisations de la société civile, malgré la validation du Conseil constitutionnel qui avait estimé que la nouvelle Constitution de 2016 remettait le compteur à zéro.
Si aucune réaction officielle n’a encore émané de l’opposition à l’annonce du 15 juin, plusieurs analystes politiques prévoient d’ores et déjà une recomposition du paysage politique ivoirien autour de cette nouvelle donne. Entre le PDCI-RDA en quête d’un nouveau souffle après la disparition de son leader Henri Konan Bédié, et le PPA-CI de Laurent Gbagbo, qui entend bien se positionner dans l’arène, la candidature d’Ouattara pourrait redéfinir les rapports de force et raviver les tensions.
Pour ses partisans, la stabilité politique que représente Ouattara est un atout pour poursuivre les chantiers de modernisation en cours. Patrick Achi a ainsi promis une « nouvelle étape de développement » pour le pays si l’actuel président est réélu, sans toutefois détailler les axes majeurs de cette promesse.