C’était dans les coulisses et c’est désormais chose faite. Le Sénégal entre dans une phase cruciale de son processus électoral avec la libération de deux figures politiques majeures, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, le jeudi 14 mars. Leur libération fait suite à la promulgation de la loi portant amnistie générale, adoptée récemment par l’Assemblée nationale sénégalaise.
La loi d’amnistie, votée par une majorité de députés, efface les infractions criminelles ou correctionnelles commises entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, en lien avec des manifestations ou des motifs politiques, tant au Sénégal qu’à l’étranger.
Ces libérations interviennent après la promulgation de la loi par le président Macky Sall. Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor, avait été arrêté en juillet 2023 pour des accusations d’incitation à l’insurrection et de complot contre la sûreté intérieure de l’État. Quant à Bassirou Diomaye Faye, il avait été arrêté en avril 2023 pour outrage aux magistrats et diffusion de fausses nouvelles, avant de se porter candidat à l’élection présidentielle.
Ces libérations ont été accueillies avec enthousiasme par les habitants de Dakar, descendant spontanément dans les rues pour exprimer leur joie. À l’approche de l’élection présidentielle du 24 mars, Diomaye Faye, bénéficiant de l’effet Sonko, émerge comme l’un des favoris de la course présidentielle, offrant une compétition ouverte et inédite depuis l’Indépendance.
Le slogan de campagne “Ousmane mooy Diomaye” (“Ousmane, c’est Diomaye”) reflète la continuité du discours souverainiste et panafricaniste de Sonko, axé sur la lutte contre la “mafia d’État”, les multinationales et l’influence économique et politique de la France.