Depuis le 12 mai 2025, les élus et agents des conseils régionaux de la région Maritime se retrouvent à Tsévié pour renforcer leurs compétences en matière de commande publique. Organisée par l’Agence nationale de formation des collectivités territoriales (ANFCT), cette session de formation de quatre jours, qui s’achève le 15 mai, s’inscrit dans le cadre du Programme de modernisation de l’administration publique pour la délivrance des services (PMADS), mis en œuvre avec l’appui de la Banque mondiale.
L’objectif est clair : outiller les nouvelles équipes régionales pour qu’elles puissent assumer pleinement leurs responsabilités dans la gestion des marchés publics, un domaine aussi technique que sensible, où rigueur, transparence et maîtrise des textes juridiques sont indispensables. Une urgence dans le contexte de la mise en œuvre progressive de la décentralisation, alors que les collectivités territoriales sont appelées à jouer un rôle central dans l’offre de services publics de proximité.
Plus qu’un simple rappel théorique, cette session est conçue comme un véritable laboratoire pratique. Elle couvre des modules allant du cadre réglementaire de la commande publique à l’élaboration des plans de passation des marchés (PPM), en passant par la rédaction de dossiers d’appel à concurrence (DAC) et le suivi de l’exécution des marchés. L’approche se veut progressive et ciblée : il s’agit non seulement de faire connaître aux participants les principaux textes qui encadrent les marchés publics au Togo, mais aussi de leur permettre de comprendre le rôle et les attributions des différents organes impliqués dans la passation, le contrôle et la régulation des contrats.

Cette formation intervient à un moment stratégique. Les régions togolaises, dont celle de la Maritime, viennent tout juste de s’installer dans le paysage institutionnel, avec des conseils élus depuis décembre 2023. Le défi de la montée en compétence des équipes est donc crucial, d’autant que les risques d’erreurs, de non-conformité ou de mauvaise gestion restent élevés dans un domaine aussi normé que celui des marchés publics.
En ouvrant officiellement les travaux, le gouverneur de la région Maritime, Taïrou Bagbiegue, n’a pas manqué de rappeler cet impératif : « La pertinence des thèmes choisis est indiscutable. C’est pourquoi je salue le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Chefferie traditionnelle, à travers l’ANFCT, pour ces initiatives louables au service des acteurs de la décentralisation. Au regard de l’importance de ces sujets, je vous invite à une écoute attentive et à une participation active, car c’est à ce prix que vous contribuerez à la réussite de cet atelier et, surtout, à un meilleur service public pour nos concitoyens. »
Pour le directeur général de l’ANFCT, Denyo Komi Dodzi, ces travaux permettront notamment d’outiller les conseils régionaux à la fois dans leur rôle de collectivités territoriales et de subdivisions administratives. « Parmi les compétences clés à maîtriser figure la commande publique, qui regroupe l’ensemble des procédures permettant aux collectivités d’acquérir les biens, services et travaux nécessaires à la satisfaction des besoins de leurs administrés », a souligné Denyo Komi Dodzi, directeur général de l’ANFCT. « Cette fonction, stratégique, requiert rigueur, transparence, planification, mais aussi une connaissance approfondie des textes réglementaires en vigueur », a-t-il ajouté.

Dans un contexte sous-régional marqué par les débats sur la transparence de la gestion publique et la lutte contre la corruption, ce type d’initiative résonne bien au-delà du simple cadre administratif. Il s’agit aussi de consolider la confiance entre institutions locales et populations, et de garantir que chaque franc CFA dépensé bénéficie effectivement aux communautés.
Pour Denyo Komi Dodzi, cette première session de 2025 n’est qu’un point de départ. « Elle répond à un besoin critique d’alignement des pratiques locales sur les standards nationaux et internationaux. Les trois sessions de travail prévues permettront d’appuyer les régions, à la fois comme collectivités territoriales et comme subdivisions administratives, sur des outils concrets, comme l’exercice de la tutelle, l’élaboration des documents budgétaires, et surtout l’exécution de la commande publique. »
