La ville de Lomé a abrité du 1er au 02 décembre dernier, l’édition 2022 des « Rencontres Pays RHMag » axées sur le thème : « Formation, Travail hybride, Nouvelles Technologies : quel est l’avenir du monde du travail ? ». L’évènement régional qui se veut un cadre d’échanges approfondis, de partage d’expériences et de formation permettant à chaque acteur (État, secteur privé) de trouver des solutions les plus appropriées aux contraintes du moment, s’est tenu dans la salle Evala de l’hôtel 2 février.
Initiées par le magazine spécialisé en ressources humaines (RHmag), les rencontres ont réuni des membres du gouvernement togolais, et plusieurs acteurs de l’écosystème RH des sphères publiques et privées de la sous-région.
Durant deux jours, plus d’une centaine de participants venus de la sous-région et au-delà ont suivi avec grand intérêt, une série d’activités notamment, des panels de haut niveau en sessions plénières, des conférences ainsi que des ateliers formations sur des sujets techniques et très pointus avec des experts.
En ouvrant le bal des travaux, le directeur de publication du RHmag, Anges Tra Bi a relevé que la problématique du développement et de la valorisation du capital humain est à la croisée de plusieurs enjeux de politique publique, en même temps qu’elle est au centre de préoccupations croissantes, diversement vécues et traitées par les acteurs privés locaux. « Cette préoccupation lancinante des décideurs issus aussi bien des sphères du public que du privé nous à amener à nous approprier ce combat en développant un cadre de réflexion africain sur les meilleures conditions pour développer un écosystème RH local innovant », a-t-il fait savoir.
Le panel inaugural a été animé de main de maître par le président directeur général de la société NIOTO, Thierry Awesso et le président du Groupe AFRICSEARCH, Didier Acouetey.
Des défis à relever
Les deux acteurs ont abordé respectivement les thématiques « Adéquation formation-emploi : Enjeux et perspectives » et « Enseignement technique, formation professionnelle et employabilité de la jeunesse ». Ils ont entre autres relevé l’inadéquation de l’emploi et de la formation sur le continent africain, face à une compétitivité grandissante, tant au niveau humain que technologique, à l’échelle globale.
D’après les données avancées par Thierry Awesso, 11 millions de jeunes arrivent sur le marché du travail en Afrique subsaharienne. Cependant, 9 personnes sur 10 ne sont pas qualifiées pour les emplois auxquels ils postulent faute de compétence. Le paneliste recommande d’ “agir sur la structure et l’organisation de la formation universitaire pour un rendement plus efficace en terme d’insertion ; Prendre en compte des études de cas, des activités pédagogiques pour développer auprès des jeunes l’esprit méthodique et la capacité d’anticipation et de résolution des problèmes au sein des entreprises ; Développer les compétences techniques et humaines auprès de nos apprenants et futurs diplômés, ect.”
Un travail d’ensemble
Didier Acouetey ne s’est pas non plus gardé de faire remarquer que les ressources humaines représentent les principaux artisans du succès des entreprises et que le chômage touche plus de 50% de la population active en Afrique subsaharienne.
Pour lui, il serait temps que toutes les parties prenantes élaborent des politiques d’emploi efficaces pour consolider les actions en faveur du développement. Pour ce faire, le patron du groupe AFRICSEARCH propose au pouvoir public de “favoriser plus de rapprochement entre le marché de l’emploi et le monde de la formation. Élargir le champ des acteurs de formation au-delà des universités ou organismes de formation.”
Aux entreprises, il leur a été demandé de “développer avec les organismes de formation, une vision commune du marché de l’emploi en s’imposant une certaine agilité ; Participer à la formation d’une main d’œuvre plus active, flexible et surtout versatile capable de développer une polyvalence leur permettant à l’issue de leur insertion en entreprise d’être affecté sur plusieurs projets à la fois.”
Les organismes de formation, devront, mettre en place de cellules d’orientation au sein des organismes de formation permettant de diriger les jeunes vers des secteurs en forte demande même si la sempiternelle question de savoir si le tissu économique offre véritablement des emplois aux diplômés se pose. A l’occasion, les deux intervenants ont reçu une distinction du RHmag.
Notons que pour la réussite de cette édition, RHmag a bénéficié du partenariat des acteurs clés comme les cabinets internationaux DELOITTE et AFRICSEARCH, le Conseil National du Patronat (CNP-TOGO), et l’Association Togolaise des Gestionnaires des Ressources Humaines (AGRH).