La Cour suprême du Sénégal a confirmé la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à six mois de prison avec sursis pour diffamation, rendue en mai dernier par la cour d’appel. Un verdict qui remet en question son éligibilité à la prochaine élection présidentielle.
L’annonce est tombée tard dans la soirée, après près de 12 heures d’audience au cours desquelles les avocats des deux parties ont plaidé ardemment. L’opposant, bien que non présent, a été condamné à une peine de six mois avec sursis et à payer 200 millions de francs CFA en dommages et intérêts.
Les avocats d’Ousmane Sonko avaient tenté une dernière manoeuvre en plaidant une exception d’inconstitutionnalité, demandant à la Cour suprême de se dessaisir en faveur du Conseil constitutionnel. Une requête rejetée, maintenant ainsi la condamnation.
L’enjeu majeur était l’éligibilité de Sonko à la présidentielle. Selon ses avocats et le code électoral, cette condamnation définitive le rend inéligible pour cinq ans. Le Conseil constitutionnel, qui publiera la liste des candidats le 20 janvier, devrait très probablement exclure Sonko de la course présidentielle du 25 février.
La déception était palpable chez les avocats d’Ousmane Sonko. Bien que l’avocat général ait recommandé la cassation de la condamnation, le juge a maintenu la sentence. La défense reste optimiste, citant l’article 34 du Code pénal qui permet à la juridiction du jugement de dispenser une personne de l’incapacité résultant d’un délit.
Malgré les protestations de ses partisans, Sonko devra faire face à cette réalité qui pourrait marquer un coup dur pour l’opposition sénégalaise. Les prochains jours diront si une contre-attaque juridique aura un impact sur la situation, mais le climat politique s’annonce tendu à l’approche de l’élection présidentielle.