Ils sont nombreux ces portefeuilles vacants sans titulaires où occupés par des intérimaires. C’est presque devenu une marque de fabrique sous la gouvernance de Faure Gnassingbé de ne promouvoir que des intérimaires ou de cumuler des fonctions à ses plus proches collaborateurs. Du cabinet de la présidence de la République en passant par l’université de Lomé, l’institut national d’assurance maladie (INAM), l’office togolais des recettes, le ministère de la communication et bien d’autres ministères subissent le même sort. C’est à croire que les compétences manquent dans ce pays de 8 millions d’habitants.
« Dynamiser la création d’emplois », c’est l’une des missions de la feuille de route de la nouvelle équipe gouvernementale dirigée par Victoire Tomegah Dogbé. Mais comment créer de nouveaux emplois lorsque les quelques emplois existants sont cumulés par des personnes… supers hommes et femmes qui semblent être des intouchables… cumulards, retraités ou intérimaires, alors qu’à coté le chômage bat son plein. A titre d’exemple, madame le premier ministre cumule à son poste celui de directrice de cabinet du président de la République ? Passons…
Le Professeur Dodzi Komlan Kokoroko, nouveau ministre des enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat, à ce titre cumule avec son ancien poste de président de l’université de Lomé. Comment pourrait-il gérer de façon optimale un ministère qui est une patate chaude avec en toile de fond la crise au corona virus, et diriger l’université de Lomé qui doit avoir un traitement particulier toujours à cause de la crise sanitaire. C’est à croire que le président de la République, Son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé, n’a toujours pas trouvé l’oiseau rare, pour prendre les commandes du temple du savoir de la capitale. Et pourtant, ce n’est pas les professeurs agrégés qui manquent.
L’ancienne directrice de l’INAM, Myriam Dossou D’almeida hérite quant à elle du gigantesque ministère du développement à la base, de la jeunesse et de l’emploi des jeunes dans la nouvelle équipe gouvernementale. L’agence nationale de l’aviation civile (ANAC) et la société aéroportuaire de Lomé-Tokoin (SALT) sont aux mains du légendaire Colonel Latta Dokisime Gnama.
Au niveau de l’office togolais des recettes, (OTR), une importante régie financière de notre pays, Le commissariat général et celui des services généraux sont gérés par le colonel Phillipe Kokou Tchodiè. Toujours dans la même structure, depuis l’éviction du colonel Ahmed Essowavana Adoyi à la tête du commissariat des impôts, c’est le commissaire des douanes et droits indirects Essien Atta Kakra Kwawo qui s’occupe des deux sections. Nous préférons nous arrêter là, la liste des cumulards étant non exhaustive.
Aussi faut-il dire qu’il existe la caste des intérimaires qui malgré le boulot qu’ils abattent ne sont pas confirmés dans leurs fonctions. Est-ce un oubli du prince du palais de la marina ou est-ce leur travail qui n’est pas apprécié par leurs supérieurs hiérarchiques ? Nul ne saurait le dire. Le cas de figure le plus frappant est celui du ministère de la communication et des médias où la télévision togolaise (TVT), la radio Lomé (RL), la radio Kara (RK) et l’agence togolaise de presse (ATOP) sont tous dirigés par des intérimaires depuis de longues dates.
Nous ne saurons passés sous la valse des retraités devenus plus nuisibles qu’utiles à l’Etat en raison de leur avidité et quête permanente d’intérêt personnel à monnayer leurs services, depuis en fonction dans plusieurs ministères de notre pays. Une situation très alarmante très illustrative aussi édifiante sur la question. Ces personnes qui écument les couloirs de l’administration publique togolaise arrivées à terme de leur contrat avec l’Etat sont toujours maintenues à leurs postes à travers des contrats renouvelés ou même sans contrat pour des agents de cadres inférieurs aux catégories A comme si personne n’avait le talent et les compétences requises pour les remplacer. Une situation qui est une insulte à toute l’intelligentsia togolaise qui recèle de jeunes dynamiques et compétents, rasant les murs parce que n’ayant pas de ‘’nom’’, de ‘’ bras longs’’ ou de ‘’carnet d’adresse solide’’.
Si tant est que l’on veut créer de nouveaux emplois comme le professe la nouvelle locatrice de la primature, la bonne foi voudrait que les postes cumulés, occupés par des retraités soient libérés pour de nouvelles personnes, à moins que les actuelles soient des indispensables et que nul n’ait un esprit aussi brillant pour les succéder. Ce serait donc dire que notre pays le Togo est un désert de compétences et que seules certaines personnes sont dignes d’occuper certains postes. Une anormalité devenue normale, pour ne pas dire ériger en règle d’or sous la gouvernance de Faure Essozimna Gnassingbé.