un système d’évaluation des communes mis en place
Après 27 années sans la gouvernance décentralisée, le Togo a renoué depuis plus d’un an avec les communes (117) dirigées par les maires et assistés par des conseillers municipaux sous le regard averti du ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et du développement des territoires. Devant des besoins accablants et urgents ayant couvés pendant de longues années, de nouveaux maires mettent les bouchées doubles pour engranger des recettes. Malheureusement, certains dans cette lancée versent dans l’anarchie.
En effet, ce sont les détenteurs d’activités génératrices de revenus et les opérateurs économiques qui se réjouiront de la sortie du ministre d’État Payadowa Boukpessi en ces termes: « Je tiens à vous rappeler que les diverses taxes non approuvées par le ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et du développement des territoires et le ministre de l’économie et des finances ne sont pas applicables ». Une réponse qui vient à point nommé aux maires signalés dans plusieurs communes, pour instauration exaspérante de taxes, en l’occurrence dans des marchés locaux et à l’entrée des communes. Dans un climat marqué par la précarité et la crise de COVID-19, de telles initiatives étaient donc à décourager.
Un respect scrupuleux des textes requis
Dans une note de service, le ministre en charge de la décentralisation a rappelé aux 117 maires qu’au cours des débats de la grande rencontre des maires tenue le 14 novembre 2020 au palais des congrès de Kara, il leur a été montré la nécessité de se conformer scrupuleusement aux dispositions législatives et réglementaires en matière de mobilisation des ressources financières des collectivités locales. Dans la même lancée, un outil d’auto-évaluation des communes a été examiné sur fond de désignation de trois communes qui serviront de champs d’application pilote.
« L’outil va permettre d’évaluer les communes de notre pays. Nous avons aujourd’hui 117 communes qu’il faut évaluer. Il faudrait alors prendre des indicateurs consensuels retenus et sur la base desquels on peut comparer les communes. Dire qu’une commune est plus performante qu’une autre, il faudra partir sur les mêmes bases », a indiqué Essossinam Pali, directeur de la décentralisation et des collectivités locales. Ainsi, Ogou 1, Kozah 1 et Tône 1 ont été désignées comme communes pilotes pour le lancement de l’outil à partir de janvier 2021, avant une extension aux autres communes. Cet outil dénommé «Outil d’auto-évaluation de la performance des communes (AEPC)» est développé avec l’appui du programme décentralisation et gouvernance locale (ProDeGoL), l’accompagnement de l’union européenne et le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ).
Les nouveaux maires sont donc résolument engagés dans une dynamique de gouvernance axée sur les résultats et l’actualité grouille d’initiatives dans chaque commune avec des signatures de conventions et des partenariats tant avec des structures publiques et privées nationales qu’avec des entités internationales pour répondre aux besoins des populations. C’est le cas de la commune du Golfe 3 qui a su, en un contrat, mettre sur le coup l’agence nationale d’assainissement et de salubrité publique (ANASAP) avec une ville marocaine. Au-delà de l’objectif d’aménagement et de salubrité visé par le maire Kamal Adjayi et ses collaborateurs, on annonce la création d’au moins 200 emplois. Plusieurs autres communes brillent également par ces initiatives. A l’heure où l’évaluation se prépare, tant pis pour ces maires qui dorment sur leur lauriers.