Derrière le refus de son retour au Togo en mars 2019, les autorités togolaises quoique refusant de se prononcer officiellement sur l’affaire, brandissaient le défaut d’un passeport togolais. L’homme, détenteur d’un document de voyage européen pouvait pourtant embarquer comme le font tous les européens, et se faire estampiller un VISA dès son arrivée à l’aéroport international Gnassingbé Eyadéma de Lomé, contre 10 000 à 15 000F CFA seulement. Débouté depuis lors par un refus catégorique d’embarquer à bord d’un vol commercial d’Air France, l’ex-ministre togolais de l’Intérieur exilé en France et opposant au pouvoir togolais, a heurté plusieurs murs de silence dans ses tentatives de reconstituer ses documents togolais. C’est au point de se déchaîner sur Mme Kobauyah Tchamdja-Kpatcha, directrice du Sceau, de la Nationalité et de l’Identité Civile, fraichement élue au comité des droits de l’Homme des Nations Unies.
Selon cet avocat et officier Kabyè de Tchitchao, c’est celle qui vient d’être élue au comité des droits de l’Homme des Nations Unies, qui refuse de lui délivrer son certificat de nationalité togolaise. “Madame Tchamdja-Kpatcha, accepterez-vous à présent en tant que défenseur des droits de l’homme des nations unies me délivrer ma nationalité togolaise que vous avez mis sur coude depuis février 2019? “, interroge François Boko, après avoir préalablement adressé ses félicitations à cette autorité togolaise pour son élection au niveau d’une instance des nations-unies. Comment devient-on défenseur des Droits de l’Homme aux Nations Unies, quand on dirige une institution qui ne favorise pas l’accès égal de tous les citoyens d’un pays au service public et au droit de nationalité ? C’est la première question qui fait mouche depuis la sortie de l’opposant togolais au pouvoir de Lomé?
Si les médias brandissent l’élection de Mme Tchamdja-Kpatcha comme défenseur des Droits de l’Homme aux Nations Unies comme une fierté nationale, nombreux Togolais ne semblent pas enthousiastes en tant que tel. Et pour cause : Quoique le processus de délivrance des certificats de nationalité ait été révisé et associé à un système informatisé et simplifié, coupant les marges de manœuvres aux intermédiaires et escrocs de tous genres, il ne fait pas toujours bien d’avoir besoin d’une prestation au service des nationalités. Entre l’accueil et le comportement incivique de certains agents employés dans ce service, surtout les plantons de la cour qui parlent très mal aux citoyens, les délais de prestations et la transparence ne sont toujours pas des valeurs partagées dans la direction que dirige Madame Tchamdja-Kpatcha.
Ainsi, à maintes fois, il se raconte par des usagers de service public victimes que des agents de sécurité indélicats extorquent allègrement de l’argent aux citoyens dans les brigades de la gendarmerie nationale dans le cadre du processus d’établissement du certificat d‘origine, et qui sont très souvent couverts par leurs complices interne à la direction de la nationalité lorsque se présentent des occasions de les dénoncer. Ces agents de sécurité indélicats jettent communément à leurs victimes des propos malveillants comme quoi : “C’est moi qui tiens ton dossier et je doute qu’il puisse être traité, si tu ne mets pas la main à la poche”.
Aujourd’hui, il est beaucoup plus simple d’obtenir un passeport, qu’un certificat de nationalité. Or, les opérations foraines d’établissement des certificats de nationalité sont certes louables, mais n’ont pas la même valeur tant juridique qu’économique pour le pays et tout le monde ne peut pas espérer avoir son certificat de nationalité via des campagnes foraines.
Le numéro mis en place pour dénoncer les velléités de corruption est géré par un réseau de collègues qui se soutiennent entre eux. Comme le souhaitait François Boko, ‘’ Ils sont nombreux ces Togolais qui espèrent obtenir leur papier au service de Mme Tchamdja, sans passer par une connaissance, sans se faire extorquer des sous ou encore sans se faire copieusement insulter par les plantons du service des nationalités ‘’. En attendant, chaque procédure administrative qui requiert des togolais un duplicata de nationalité est déjà objet de stress à l’idée de se rendre dans ce service public, où il n‘y a aucune indication claire sur la procédure pendant que les usagers de service public sont considérés comme mendiants venus quémander les bonnes grâces des agents publics qui y travaillent.