Porté sur les fonts baptismaux le 14 avril 2012 à Atakpamé dans la région des Plateaux, le parti « Union pour la République » (Unir) a célébré le 14 avril dernier, le dixième anniversaire de son existence. Un jubilé qui a permis au parti au pouvoir de faire le bilan de dix ans d’engagement au service des populations. Au-delà de la vague bleue qui a inondé les plateaux jeudi dernier, et les belles réussites célébrées par unir, c’est une déclaration du président des sages du parti Unir, Professeur Charles Kondi Agba qui a retenu l’attention de plusieurs, et provoqué un débat sans précédent dans l’opinion.
« Il n’y a vraiment rien devant nous…l’opposition togolaise a abandonné », s’est exclamé le Professeur Charles Kondi Agba lors de la manifestation du 10ème anniversaire du parti Unir. Une déclaration qui est venue donner de l’eau au moulin des analystes de la politique togolaise selon lesquels ‘’ Devant c’est maïs ‘’.
« On ne peut pas danser et s’apprécier à la fois et c’est le rôle de l’opposition de critiquer afin de permettre à ceux qui sont au pouvoir de corriger. C’est ce qui se fait dans tous les pays, une opposition constructive qui applaudit quand c’est bon et désapprouve dans le cas où c’est à améliorer ». Pour le président des sages du parti, l’opposition togolaise ne joue pas son rôle et se cantonne à faire de la figuration et laisse le champ libre au parti unir pour faire tout ce qui lui plait. Un vrai ‘’foutage de geule’’ comme disent nos frères ivoiriens
« Mais si devant vous, il n’y a vraiment rien, c’est une situation dangereuse… Nous nous sommes rendus compte que l’opposition togolaise a abandonné. Elle n’a pas d’autres arguments que cinquantenaire, cinquantenaire », a ajouté Charles Kondi Agba.
Quand l’on sait les faits d’armes de l’homme, son parcours, et son poste au sein du parti Unir, c’est clair qu’il a dit haut ce que pense tout bas la maison à la couleur bleue turquoise.
Si certains comme Gerry Taama du nouvel engagement togolais (Net) s’offusquent d’une telle moquerie, l’on est en droit de se demander si le sage d’Unir est dans la réalité ou dans des élucubrations. Malheureusement la première hypothèse est la bonne. L’opposition togolaise n’est plus que l’ombre d’elle-même qui rase les murs et peine à se tailler une place sur le landerneau politique togolais depuis 2018. Les scores obtenus depuis les législatives de 2018, les élections locales de 2019 et la présidentielle de 2020 prouvent à suffisance la chute vertigineuse.
A n’en point douter, c’est en même temps un message envoyé à tous les nouveaux partis d’opposition qui ont le vent en poupe à l’assemblée nationale et lors des cadres de discussion à l’instar de la concertation nationale des acteurs politique, le cadre permanent de concertation initiés par le parti au pouvoir. C’est dire que ces nouveaux partis d’opposition qui ont le vent en poupe comme le nouvel engagement net (Net), le parti démocratique panafricain (Pdp), la convergence patriotique panafricain (Cpp) pour ne citer que ceux-ci, pour leur dire qu’ils ne sont pas de la vraie opposition et ne sont que des poids plumes qui ne font que parfaitement le jeu du parti au pouvoir.
L’on se souvient qu’un haut cadre du parti Unir avait qualifié ces leaders de la nouvelle opposition de buveurs de laits conviés à la table du festin.
Si l’opposition traditionnelle s’est elle-même sabordée et a brillé par son inconstance, son manque de stratégie, sa désorganisation et son manque d’unité, il ne faut pas mettre sous silence les persécutions subies par cette opposition depuis les évènements du 19 août 2017, et les interdictions tous azimuts depuis l’avènement de la covid 19 en 2020, au point où certains ont laissé entendre sur un ton moqueur que « si la covid 19 n’avait pas existé le Togo l’aurait créée ».
Dans ce sens, il ne serait pas bienséant pour le parti au pouvoir de se dédouaner, sans toutefois se responsabiliser dans la gestion de la cité et rejeter tout le tort sur une opposition fébrile, car le pouvoir est conquis pour être exercé et chacun est comptable de ses actions.