Togo/Sénat : quelles sont les nouvelles figures ?

Les résultats provisoires des premières élections sénatoriales au Togo ont été dévoilés ce dimanche 16 février 2025 par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Le parti au pouvoir, Union pour la République (UNIR), dirigé par le président Faure Gnassingbé, remporte une large victoire avec 34 des 41 sièges en jeu. La domination d’UNIR dans ce scrutin n’a pas empêché l’émergence de nouvelles forces et la confirmation d’acteurs politiques inattendus.

Un total de 89 candidats, représentant différents partis politiques et des listes indépendantes, étaient en lice pour décrocher les 41 sièges à pourvoir. Le reste des sièges est réparti comme suit : l’Union des Forces de Changement (UFC) décroche 1 siège, l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI) en conserve également 1, le parti CLE en obtient 1, BATIR fait une percée notable avec 2 sièges, tandis que l’indépendant Robert Olympio s’impose également avec un siège.

L’une des grandes surprises de ces élections sénatoriales est la montée en puissance de BATIR, qui se positionne comme la deuxième force politique au Sénat avec deux sièges. Parmi les élus du parti, la discrète présidente de BATIR, Mme Banybah Afiwavi Enyonam Vicenzia épouse Meyer, fait son entrée au Sénat, devenant ainsi l’une des rares femmes à diriger un parti politique au Togo. Son collègue, Fiacre Atsou Ayao, revient également sur la scène politique en réintégrant le Sénat après un mandat à l’Assemblée nationale.

Du côté d’UNIR, plusieurs figures bien connues du paysage politique togolais rejoignent la nouvelle chambre parlementaire. Parmi eux, Dama Dramani, ancien président de l’Assemblée nationale, Adji Otèth Ayassor, ex-ministre de l’Économie et des Finances, Barry Moussa Barqué, grand chancelier des ordres nationaux, Komlan Mally, ancien Premier ministre, et plusieurs autres anciens ministres et hauts fonctionnaires tels que Koudjolo Dogo, Bitokotipou Gnagninim, et Sessenou Fiatuwo, ancien ministre de l’Urbanisme.

En ce qui concerne l’opposition, l’ADDI du professeur Aimé Gogué conserve un siège dans la région de Danyi. Bien que le parti ait perdu son siège dans le Tandjouaré, il continue de marquer des points grâce à l’ancrage de ses idéaux dans les montagnes Dayes. L’UFC, absente de l’Assemblée nationale mais toujours représentée au gouvernement, fait également une entrée au Sénat avec un élu. Gilchrist Olympio, ancien allié d’UNIR, maintient ainsi une présence symbolique dans cette nouvelle institution.
L’élection de Robert Olympio, dans la circonscription du Golfe, sous la bannière de sa liste indépendante “Le Bison”, a également marqué les esprits. Avec 70 voix, il a surpassé ses concurrents et confirmé son retour en force après sa dissidence de l’ANC. Son ascension n’a surpris personne, beaucoup ayant prédit son succès depuis qu’il avait quitté son ancien parti.

Une autre surprise de taille vient de Yoto, où un représentant du parti “Le Togo Autrement”, fondé par Fulbert Attisso, a décroché un siège. Ancien directeur de campagne d’Agbéyomé Kodjo sous la bannière de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK), Attisso, après avoir longtemps mené un combat virulent contre le régime en place, semble aujourd’hui avoir pris un virage inattendu. Alors que la majorité des partis d’opposition, dont la DMK, appelaient au boycott des sénatoriales, Fulbert Attisso a déposé sa candidature et obtenu un élu, en la personne de M. Agbabli qui a devancé Sylvestre Adzra-Aziadeke, candidate UNIR, maire d’Ahépé.

Le Sénat togolais, composé de 61 sièges au total, est pour les deux tiers élu par les grands électeurs, tandis que le tiers restant sera nommé par le chef de l’État. Ces résultats, bien que provisoires, révèlent déjà les grandes lignes de la composition de cette nouvelle institution, où l’hégémonie d’UNIR est manifeste, mais où l’opposition et les indépendants ont su, malgré tout, trouver leur place.

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