Kako Nubukpo, l’ancien ministre togolais de la prospective et de l’évaluation des politiques publiques, a démissionné de son poste de commissaire chargé du département de l’agriculture, des ressources en eau et de l’environnement (DAREN) de la commission de l’UEMOA. Cette décision a été confirmée par des sources proches de l’intéressé.
Reconnu pour son franc-parler et ses critiques acerbes contre le Franc CFA, qu’il qualifie de “servitude volontaire”, Nubukpo n’en est pas à sa première démission. Sa carrière a été marquée par plusieurs départs retentissants, notamment de la BCEAO et de l’Organisation Internationale de la Francophonie.
Nommé en 2013 au sein du gouvernement togolais par le Président Faure Gnassingbé, il avait dû quitter son poste suite à des pressions du président ivoirien Alassane Ouattara, qui n’appréciait pas ses critiques sur le Franc CFA. Nubukpo avait alors déclaré devant des étudiants togolais : « J’ai quitté le gouvernement parce qu’il y a un président étranger, Ouattara, qui a demandé à notre président Faure de me virer parce que je critique le F CFA ».
Cette nouvelle démission suscite des interrogations. Est-elle due à des pressions politiques similaires ou à une opposition interne au sein de l’UEMOA ? Rien n’est moins sûr. Ce qui est certain, c’est que Nubukpo a toujours exprimé son opposition à la modification de la constitution togolaise et à la création de la Vème République.
Il avait affirmé : « Face au contexte actuel, je réaffirme mon opposition à la réforme constitutionnelle au Togo. Le contrat social est le seul patrimoine de ceux qui n’en ont pas ». Cette prise de position fait de lui l’un des rares proches du président togolais à défier ouvertement le pouvoir en place.