Depuis plusieurs mois déjà, les populations de la ville de Dapaong souffrent le martyr pour ne pas dire vivent un calvaire qui ne dit pas son nom. En effet, Les délestages de la CEET à n’en point finir sont devenues le quotidien de ces populations frappées également par la menace terroriste.
Plus aucun jour ne passe sans que la ville de Dapaong ne traverse le noir. « Avoir une journée avec ne serait-ce qu’avec une coupure de courant c’est déjà un miracle. Habituellement, nous avons droit à 4, 5 voire 6 coupures de courant électrique quotidiennement et qui durent parfois plus d’une heure de temps », se lamente Kolani. « Tout ce que nous mettons dans le frigo se gâte, car nous n’avons plus le courant électrique en continue, les jus se fermentent, les viandes on en parlent pas », se plaint Adjo. Abdoulaye regrette ces coupures du courant électrique qui grillent la plupart du matériel électrique. « Après deux coupures mon lecteur de disque est parti en fumée. Je n’ai personne chez qui me plaindre ». Cet échantillon de plaintes récurrentes montre à suffisance la situation difficile que traversent les populations de la ville de Dapaong et partant de la région des Savanes.
Si les interrogations fusent de partout sur cette question essentielle pour la vie des populations, les voix autorisées au niveau de la Compagnie énergie électrique du Togo (CEET) à Dapaong pointent du doigt le fournisseur électrique depuis Boltengua au Ghana. Selon elle, les ruptures de courant électrique sont entrainées par un déficit en production d’énergie depuis le fournisseur dans le Ghana voisin.
Selon les indiscrétions, dès que cette coupure du courant électrique survient, un groupe électrogène alimente la ville de Dapaong secteur par secteur en un temps record. Toutefois avant tout démarrage, il faut avoir l’aval de la direction générale à Lomé ; car le groupe électrogène en question consomme énormément en carburant soit plus de 100 litres au démarrage ; ce qui engage beaucoup de frais financiers. Quand on sait la bagatelle que coute le carburant depuis la guerre en Ukraine, l’on comprend la raison pour laquelle le retour du courant électrique prend énormément du temps.
Malgré les efforts fournis par la CEET, il urge qu’une solution définitive soit trouvée à ce problème récurrent. La situation sécuritaire dans la région des Savanes qui appelle à plus de vigilance en vaut la peine ; la région ne doit pas constamment être plongée dans l’obscurité. Dieu seul sait combien les coupures du courant électriques au mauvais moment pourraient être un facteur déstabilisant.
Après 62 ans d’indépendance, notre pays ne devrait plus en principe être à ce niveau de dépendance énergétique. La crise sécuritaire dans la région des Savanes appelle à une anticipation à garantir en permanence le courant électrique par une implantation d’une centrale de production électrique en énergie solaire.