Le Président togolais Faure Gnassingbé a effectué un déplacement éclair à Abidjan, où il a eu des échanges approfondis avec son homologue Alassane Ouattara. Cette visite, présentée comme une rencontre d’amitié et de travail, a en réalité été axée sur les défis sociopolitiques et sécuritaires en cours en Afrique de l’Ouest, en particulier la décision du Burkina-Faso, du Mali et du Niger de quitter la CEDEAO.
Selon la Présidence ivoirienne, les deux dirigeants ont abordé des sujets d’ordre bilatéral et multilatéral, mais l’accent a été mis sur la situation critique au sein de la CEDEAO. Les pays membres, confrontés à des crises politiques et sécuritaires, ont choisi de se retirer de l’organisation, accusant celle-ci d’avoir abandonné ses objectifs initiaux et d’être sous l’influence de puissances étrangères.
Lors d’une conférence de presse après leur rencontre, Faure Gnassingbé a souligné que les discussions ont été difficiles en raison des enjeux importants. La crise actuelle, notamment le terrorisme qui affecte la région, a été au cœur des préoccupations. Les leaders ont reconnu la nécessité de réévaluer les stratégies de gestion et de résolution de ces crises.
“La situation que nous traversons est sans précédent dans notre région. Le problème du terrorisme nous touche tous, et il est impératif de trouver des solutions pour restaurer la paix, la sécurité et permettre aux populations de vaquer librement à leurs occupations“, a déclaré Faure Gnassingbé.
Le président togolais a également souligné la préoccupation d’Alassane Ouattara concernant la situation au Niger, en particulier le sort des populations souffrant des conséquences des sanctions. Gnassingbé a insisté sur la nécessité de trouver des solutions alternatives, estimant que le statu quo actuel n’est plus viable.
La décision des pays en crise de former leur propre organisation, l’Alliance des États du Sahel (AES), a été un sujet délicat de discussion. Faure Gnassingbé a plaidé en faveur du dialogue, soulignant que l’objectif est de trouver des solutions qui satisferont toutes les parties concernées.
Cette rencontre entre les deux présidents, au-delà des aspects bilatéraux, reflète également deux approches différentes dans la gestion des crises post-coup d’État. Tandis que le Président togolais a exprimé une compréhension envers les pays en crise, le chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, a été perçu comme prêt à des interventions plus musclées.
Le déplacement à Abidjan marque le deuxième déplacement de Faure Gnassingbé cette semaine, après sa visite à Brazzaville le 13 février dernier. Il était accompagné de plusieurs membres de son gouvernement, dont les ministres de la fonction publique, de l’agriculture, de la sécurité, et des investissements.