Rencontre à Lomé entre patrons de presse et RSF : les médias togolais outillés sur la Journalism Trust Initiative

Une rencontre a eu lieu à Lomé le vendredi 9 février, réunissant les dirigeants de médias togolais et les représentants de Reporters Sans Frontières (RSF) et du Journalism Trust Initiative (JTI). L’objectif était de discuter des enjeux et des avantages potentiels de la JTI pour le paysage médiatique togolais.

La JTI, initiée par RSF, vise à créer un environnement d’information plus sain en développant des indicateurs de fiabilité journalistique. Elle encourage et récompense le respect des normes professionnelles et éthiques. Lancée en décembre 2019, la JTI a été élaborée par un panel de 130 experts internationaux, couvrant divers aspects du journalisme, sous l’égide du Comité européen de normalisation (CEN).

Vue d'ensemble des participants
Vue d’ensemble des participants

La norme JTI, conçue comme une norme ISO, repose sur des critères objectifs. Ces critères, au nombre de 130, englobent la transparence des médias et le professionnalisme éditorial, incluant des éléments tels que l’application d’une ligne éditoriale, la correction des erreurs, la gestion du contenu généré automatiquement, le contrôle interne/externe, et la transparence sur l’identité des propriétaires et les sources de revenu.

Sadibou Marong debout à gauche et Marc Aboflan debout à droite
Sadibou Marong debout à gauche et Marc Aboflan debout à droite

La particularité de la JTI réside dans son focus sur les processus de production du contenu journalistique plutôt que sur le contenu lui-même. Avec la montée de la méfiance envers les médias, la JTI offre une solution structurelle pour restaurer la confiance et promouvoir des pratiques journalistiques éthiques.

« Cette certification actuellement le seul médias africain qui en bénéficie se situe au Niger. Et notre objectif c’est d’arriver à avoir un, deux, trois ou quatre médias du Togo d’ici à la fin de l’année qui sont certifiés. Cette certification va vous garantir de la crédibilité et c’est important. Si c’est la presse écrite le lecteur est confiant qu’il est en train de lire une information de qualité. C’est la même chose pour l’auditeur et le téléspectateur. Quand on lit une information de qualité, la relation de confiance entre le public et les médias se développe davantage » a indiqué Sadibou Marong, Directeur Afrique de Reporters Sans Frontières (RSF).

Plus de 1 000 médias dans 80 pays participent à la JTI pour rétablir la confiance avec le public. Parmi eux, 200 ont déjà publié des rapports de transparence, un pas vers la certification JTI. Cette initiative s’étend à l’échelle mondiale, avec un tiers des médias impliqués situés en Afrique, un autre tiers en Europe, et le reste aux États-Unis, en Amérique du Sud, et en Asie du Sud-Est.

« C’est un processus qui prend assez de temps. Nous avons la possibilité avec RSF et en accord avec mon collègue chargé de projet Marc (Aboflan, ndlr) de maintenir le lien, de vous guider dans le processus. Il est même possible, compte tenu du manque de moyens d’aller vers des bourses qui peuvent permettre à tel média par exemple de faire les audits nécessaires » a ajouté Sadibou Marong.

La JTI offre aux médias un moyen de se démarquer en mettant en valeur leur transparence et en respectant les meilleures pratiques journalistiques. Cela devient crucial à l’heure où le journalisme compétitionne avec divers autres types de contenus en ligne.

La JTI, via un mécanisme international de récompense, aspire à restaurer la confiance en l’information et à créer des conditions propices à son rétablissement.

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