Changement climatique : 2015-2022, les huit années les plus chaudes jamais enregistrées (OMM)

Le climat est en perpétuelle dégradation et le réchauffement climatique s’accélère. Les huit dernières années sont en passe de devenir les huit années les plus chaudes jamais enregistrées, sous l’effet de l’augmentation constante des concentrations de gaz à effet de serre liés aux activités humaines ainsi que la chaleur accumulée. Il s’agit d’une alerte de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans son rapport provisoire sur l’état du climat mondial en 2022.

 

Réchauffement climatique

On peut entendre par réchauffement climatique, un phénomène se caractérisant par l’augmentation du niveau moyen de la température à la surface de la Terre. Le changement climatique est variable selon les régions ; On estime actuellement qu’en 2022, la température moyenne mondiale dépasse d’environ 1,15 [1,02 à 1,28] °C la moyenne préindustrielle (période 1850-1900).

Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), un réchauffement planétaire de 1,5 °C aggraverait les risques auxquels sont exposés les systèmes naturels et humains (désertification, intensité des précipitations…), mais lesdits risques seraient moins élevés que pour un réchauffement de 2 °C. Alors, ces évènements climatiques extrêmes pourraient devenir plus fréquents et avoir des impacts irréversibles sur l’environnement.

 

Dilatation thermique, fonte glacière, déplacements, pertes économiques,…

Le changement climatique n’est pas sans impacts négatifs sur toutes les régions du globe. C’est d’ailleurs dans ce sens que s’est tenue en Egypte du 6 au 18 novembre 2022, la 27ème Conférence des parties à la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27).

” Plus le réchauffement est important, plus les impacts sont graves. Les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone (CO²) sont si élevées que le seuil de 1,5 °C fixé dans l’Accord de Paris est à peine à notre portée “, a déclaré le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas.

Dans la note en date du 6 novembre dernier, l’agence des Nations unies déplore les manifestations et les répercussions du changement climatique qui sont de plus en plus spectaculaires.

Par exemple, le niveau de la mer s’élève à un rythme qui a doublé depuis 1993. Il a augmenté de près de 10 mm depuis janvier 2020 et battu un nouveau record cette année. Ainsi, la hausse de ces deux dernières années et demie représente à elle seule 10 % de l’augmentation globale du niveau de la mer observée depuis le début des mesures par satellite, il y a près de 30 ans.

Le contenu thermique de l’océan a aussi atteint des niveaux record en 2021 (dernière année évaluée) alors que le taux de réchauffement est particulièrement élevé ces vingt dernières années.

” Trop souvent, ce sont ceux qui contribuent le moins au changement climatique qui en souffrent le plus, comme nous l’avons vu avec les terribles inondations au Pakistan et la sécheresse meurtrière qui sévit depuis longtemps dans la corne de l’Afrique.”, fait remarquer M. Taalas.

Aussi, en 2022, la fonte des glaciers alpins a battu des records. Dans l’ensemble des Alpes, on a mesuré des pertes d’épaisseur moyennes comprises entre 3 mètres et plus de 4 mètres, soit nettement plus que lors de l’année record précédente, en 2003.

Au nombre d’impacts liés aux changements climatique, on relève également des conditions météorologiques extrêmes. En Afrique de l’est, les précipitations ont été inférieures à la moyenne pendant quatre saisons humides consécutives, ce qui n’était jamais arrivé en 40 ans, et tout porte à croire que la saison actuelle pourrait également être sèche.

En raison de la sécheresse persistante et d’autres facteurs aggravants, on estime que 18,4 millions à 19,3 millions de personnes ont été confrontées à une «crise» alimentaire ou, pire, à une insécurité alimentaire aiguë avant juin 2022.

Sans oublier qu’aucune région aujourd’hui dans le monde n’est confronté aux changements climatiques, les organismes humanitaires préviennent qu’une autre saison de précipitations inférieures à la moyenne entraînera probablement des mauvaises récoltes et exacerbera encore l’insécurité alimentaire au Kenya, en Somalie et en Éthiopie.

Il faut rappeler qu’au Pakistan, les pluies record de juillet et d’août ont causé des inondations de grande ampleur, qui ont fait au moins 1 700 morts et 33 millions de victimes. Au total, 7,9 millions de personnes ont été déplacées alors que le pays a connu une vague de chaleur extrême qui a sévi en mars et en avril au Pakistan et en Inde.

Au début de l’année 2022 et pendant deux mois, une série de cyclones a déferlé sur l’Afrique australe, alors que la France et l’Amérique du nord ont connu une canicule sans précédent, etc.

 

Régulation dans… 100 000 ans

D’après une nouvelle étude, la vie sur terre se remettra de la crise climatique mais dans des milliers d’années. Notre planète posséderait un mécanisme de régulation de sa température qui favoriserait le maintien de la vie, assure une étude du département des sciences de la Terre, atmosphériques et planétaires du Massachusetts Institute of Technology (MIT) aux Etats-Unis.

Il y ressort que grâce à un mécanisme de résilience climatique le climat terrestre a pu retrouver à chaque fois des températures globales stables et favorables au développement des espèces.

Pour les scientifiques du MIT, malgré ces épisodes dramatiques qu’a subis l’environnement terrestre, la vie, au cours de ses 3,7 milliards d’années d’existence, a toujours réussi à reprendre son essor.

La résolution finale de ces crises climatiques extrêmes serait le résultat des interventions progressives des mécanismes physico-chimiques qui ont permis de faire baisser les températures et de retomber dans une moyenne plus acceptable pour les espèces vivantes.

Pour les chercheurs, cette résilience serait étroitement liée au mécanisme d’altération des silicates, un processus géologique qui se déroule à l’échelle microscopique et qui implique des réactions chimiques qui permettent de réguler le taux de CO2 dans l’atmosphère.

Même si il faut se fier à l’assurance de cette nouvelle étude, tant qu’il est temps, nous nous devons d’agir pour limiter le réchauffement avant que le processus ne s’emballe.

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