La liberté de la presse, le code de la presse, l’éthique, le code de déontologie, la charte de Munich…, autant de mots et d’expressions employés dans l’exercice du journalisme d’ici et d’ailleurs. Mieux connaître ces quelques notions qui régissent le métier du journalisme dans le but de faciliter la pratique de la profession au Togo ; tel est l’enjeu de l’atelier de sensibilisation tenue ce vendredi 21 juillet 2023 au Centre CIFEX de Lomé.
L’atelier ayant réuni 25 jeunes professionnels des médias provenant des différentes sociétés de presse de la capitale, a pour objectif de renforcer leurs capacités et leurs connaissances sur le cadre juridique et éthique qui encadre l’exercice de la profession de journaliste à l’ère du numérique.
La formation rentre dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Promouvoir la liberté d’expression et des médias, et protéger les défenseurs des droits de l’homme au Togo » par l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (IPAO), l’Observatoire Togolais des Médias (OTM) et FAMEDEV avec l’appui financier de l’Union Européenne, pour une durée d’exécution de 3 ans (2023-2025).
En effet, ledit projet généralement d’une part, accroître les capacités techniques et institutionnelles des journalistes et activistes afin qu’ils soient dotés d’outils et de compétences nécessaires pour faire face aux menaces permanentes qui pèsent sur eux ; et d’autre part, promouvoir des actions de synergie entre les organisations médiatiques, les défenseurs des droits de l’homme, les chercheurs, les décideurs sur les politiques de communication, de médias et des droits de l’homme, afin que des résolutions soient prises de façon concertée pour faire avancer les droits et assurer la sécurité des journalistes.
Selon les organisateurs, les jeunes journalistes n’ayant pas fait long feu dans la profession ont une connaissance limitée du cadre juridique et éthique qui encadre l’exercice de ce métier à l’ère du numérique. Par conséquent, ils s’exposent souvent inconsciemment, à des poursuites judiciaires ou des sanctions dans le cadre de l’exercice de leur métier.
La méconnaissance ou le non-respect de ces notions est susceptible de constituer un danger pour les professionnelles des médias. D’où la tenue du présent atelier axé sur le thème : « Ethique et déontologie journalistique à l’ère du numérique ».
Durant cette journée, les participants ont été sensibilisés à l’importance de la connaissance et du respect du code de déontologie et de la Charte de Munich dans le journalisme ; informés sur la loi togolaise relative à la presse et à la communication et aux conséquences juridiques en cas de non-respect ; et amenés à une utilisation responsable et éthique des technologies de l’information et de la communication dans le journalisme.
Toutes ces notions leur ont été apprises avec le concours des experts en médias et en technologies de l’information à travers des communications. L’animation de l’atelier a connu une alternance entre exposés des experts et questions réponses lors de trois différentes sessions.
Ainsi, les sessions 1 et 2 présentées par le journaliste-consultant, Augustin Medeweki Sizing, ont respectivement porté sur « L’importance du code de déontologie et de la Charte de Munich dans le journalisme », et sur « La loi togolaise sur la presse et la communication ».
Au cours de la première session, l’ex-président de l’OTM a expliqué les principes clés, l’importance du respect du code de déontologie et de la Charte de Munich dans le journalisme, pour la profession et pour le public, ainsi que les conséquences d’un manquement à ces principes. Le journaliste togolais a mis en exergue, la complémentarité de la charte de Munich et du code de déontologie des journalistes du Togo au titre des devoirs puis des droits.
M. Sizing a en second lieu, discuté avec la participation active dès jeunes hommes et femmes de média, des dispositions spécifiques, des droits et responsabilités qu’elle confère aux journalistes, ainsi que des conséquences juridiques potentielles en cas de non-respect.
Dans le deuxième module, il a été soulevé des questions relatives à la structuration du nouveau code de la presse, aux principales innovations du nouveau code régissant la presse et la communication au Togo, et aux dispositions spécifiques du nouveau code de la presse et de la communication.
Avec le journaliste Didier Assogba sur la session 3, les défis et opportunités que présentent les technologies de l’information et de la communication ont été abordés, en vue de permettre aux jeunes journalistes de les utiliser de manière éthique et légale, et éviter les pièges courants.
À l’occasion, le président de l’Observatoire Togolais des Médias, Fabrice Pétchézi a rappelé le contexte de l’organisation de cet atelier de formation et la vision de ce dernier.
” L’atelier de sensibilisation d’aujourd’hui est adressé à l’endroit des journalistes qui ont un certain nombre d’années d’expériences un peu petit par rapport à l’exercice de la profession sur les textes légaux qui régissent notre profession, surtout la déontologie et la Charte de Munich qui concerne le journalisme. Nous échangeons sur ces textes là avant de faire un pas vers le numérique car, il fait partie de l’actualité des médias. Il faut également noter que nous avons, par malchance, un code qui pour l’instant ne prend pas en compte l’usage des réseaux sociaux par les journalistes et cela voudrait dire qu’en utilisant cet outil pourtant très important, le journaliste se doit de ne pas tomber dans les pièges “, a résumé le patron de l’OTM.