Un grave incident a mis en émoi le Port Autonome de Lomé (PAL), impliquant les dockers. Ces ouvriers, responsables des opérations de chargement et de déchargement des navires, exercent une profession exigeante et risquée, souvent sans reconnaissance ni protection adéquate. Ainsi donc, ces mauvaises conditions de travail auraient conduit à la mort d’un docker en plein déchargement d’un navire, suscitant la colère et l’indignation des collègues de ce dernier.
« Aujourd’hui même, le 8 juin 2024, aux environs de 9h, nous avons encore perdu un de nos collègues dans un accident de travail au Port autonome de Lomé. En réalité, le collègue en question est décédé dans un navire, écrasé par un rouleau de fer, un autre gravement blessé » explique un docker du PAL.
En rapport avec cette situation, le journaliste togolais en exil, Ferdinand Ayité, a exprimé son indignation sur sa page Facebook :
« Ils mettent leur vie en danger pour que fonctionne le Port autonome de Lomé (PAL). Mais personne ne reconnaît leurs efforts. Pire, ils sont gratifiés d’un salaire de misère, sans déclaration à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et surtout sans équipement. Les dockers en ont ras-le-bol et manifestent leur colère depuis mardi dernier. Ce vendredi, encore en sit-in dans l’enceinte du port, au niveau du service de main-d’œuvre, situé à l’ancien harbour, ils voient débarquer des policiers », a-t-il rapporté.
En l’espace d’un an, le confrère l’alternative.info dénombre une dizaine de dockers qui ont perdu la vie dans de semblables accidents. « C’est trop », clament les dockers, qui ont cessé le travail depuis mardi pour exiger de meilleures conditions. Ils demandent notamment leur déclaration à la CNSS, des équipements de protection, et d’autres mesures pour réduire les risques d’accidents.
L’on apprend que les dockers sont répartis en trois grades : les occasionnels, les professionnels et les permanents. Cependant, ces grades sont attribués par groupe d’âge et non par ancienneté.
« Les autorités portuaires ont instauré 42 ans pour être professionnel et 50 ans pour être permanent. Donc, si tu arrives au port en tant que docker à 20 ans, il te faut 22 ans avant d’être professionnel et 30 ans avant d’être permanent », explique un docker.
Pendant ces 20 ou 30 ans, le docker ne gagne que des salaires dérisoires, sans assurance vie pour lui-même ou pour sa famille. Les rémunérations s’élèvent à 3 200 FCFA pour le travail de jour et 5 000 FCFA pour le travail de nuit.
En gros, la colère est plus que justifiée après la perte de leur collègue. Les dockers du PAL demandent une amélioration de leurs conditions de travail et la reconnaissance de leurs droits.