Le verdict tant attendu depuis leur arrestation en juillet dernier est finalement tombé dans la soirée du vendredi 30 décembre 2022. La justice malienne condamne les 46 soldats ivoiriens à 20 ans de prison.
Au départ, ils étaient 49 soldats de nationalité ivoirienne à être arrêtés à Bamako le 10 juillet, puis inculpés mi-août de “tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat”. Ils seront formellement écroués par la suite.
Avec le concours de la médiation du Chef de l’État togolais, Faure Essozimna Gnassingbé, les trois femmes parmi eux ont été officiellement libérées et remises aux autorités ivoiriennes le 3 septembre.
Pour sa part, Abidjan rejette ces accusations et assure que ces soldats étaient en mission pour l’ONU. Dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la MINUSMA, tout en exigeant leur libération.
Au terme de deux jours de procès les 29 et 30 décembre 2022 dans la capitale malienne, tous les 49 se sont vus infligés une lourde peine. Le Mali prend en compte l’ultimatum fixé au 1er janvier par les chefs d’Etat ouest-africains à la junte malienne pour les libérer.
Dans l’affaire dite du Ministère public contre Kouassi Sanni Adam et 48 autres, les militaires ivoiriens sont déclarés coupables d’“attentat et complot contre le gouvernement” ; “atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat” ; “détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre ou de défense intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle et collective ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur”, selon le procureur général, Ladji Sara cité dans le communiqué du 30 décembre.
Dans un premier arrêt (N⁰201), la Cour d’assise de Bamako a prononcé contre les 46, la peine de vingt-ans (20) ans de réclusion criminelle et celle de deux (2) millions d’amende chacun.
La Cour a, en outre ordonné la confiscation des armes ayant servi à la commission des infractions retenues à la charge des accusés.
Quant au deuxième arrêt (N⁰202), la Cour est entrée en voie de condamnation par contumace contre les trois femmes non comparantes, à la peine de mort et celle de dix (10) millions de francs CFA d’amende chacune du chef des mêmes infractions retenues à leurs coaccusés comparants.
Par ailleurs, dans le troisième arrêt (N⁰203), la Coure d’assise de Bamako condamne l’ensemble des accusés à payer le franc symbolique.
Rappelons que le 22 décembre, le Mali et la Côte d’Ivoire ont signé un mémorandum sous la supervision du Togo. Cette signature laissait présager un dénouement heureux pour la libération des 46 soldats ivoiriens, mais hélas !