Les gouvernements à travers le monde sont persuadés que seul le vaccin peut aider à freiner la pandémie de la Covid-19 qui sévit depuis bientôt deux ans. Mais, les vaccins dans leur version actuelle : Astrazeneca, Pfizer, Johnson & Johnson etc. posent des doutes aux citoyens qui s’en méfient. Ces vaccins aux méthodes de conservation complexes, à l’efficacité questionnable (la seule assurance en prenant le vaccin serait qu’on ne développerait pas la forme grave de la covid-19, mais on contracte la maladie, on la transmet et on peut même en tomber malade etc… D’où la nécessité de continuer d’observer les mesures barrières), en cas d’effets secondaires indésirables, les clauses de responsabilités restent floues. En Europe, ce sont les Etats qui paient ces charges dans certaines mesures et d’une façon indirecte en versant une contrepartie aux fabriquants qui estiment que le contexte exceptionnel de la Covid-19, ne leur a pas permis de mener un travail conventionnel de 10 ans pour la mise sur le marché du vaccin.
En Afrique où on n’a aucune précision exacte sur ces risques, certains gouvernements se font apôtre du vaccin dont ils n’ont pas de réelle capacité technique de maîtriser l’efficacité ou non, mais s’en tiennent à l’évangile reçu de l’Occident pour contraindre leurs populations à la vaccination. En effet, la situation fait polémique au Togo depuis quelques jours, où certaines autorités auraient franchi le Rubicon en s’abonnant au fake news pour introduire les vaccins dans les églises.
Imposer le vaccin par la peur, la manipulation et le mensonge ?
“Nous avons des centres de vaccination qui sont là. Mais les gens ne se font pas vacciner. Donc nous sommes obligés de passer à une autre stratégie, pour être plus agressif, pour faire peur aux gens”, a déclaré Mme Victoire Tomegah-Dogbé, premier ministre du Togo à l’Assemblée nationale. Cet appel à effrayer les citoyens aurait été appliqué par l’équipe gouvernementale qui a invité des leaders religieux pour les sommer d’imposer les vaccins aux fidèles ou de simplement fermer les lieux de culte. Les mêmes gouvernants sont passés devant les médias pour arguer que ce sont les leaders religieux eux-mêmes qui auraient sollicité la fermeture des églises. Ce que démentent plusieurs leaders religieux.
“Le Gouvernement a invité les autorités religieuses à une rencontre au cours de laquelle il leur a été signifié que l’on doit fermer les lieux de culte ou conditionner l’accès à la présentation d’une preuve vaccinale”, a dénoncé l’évêque de Dapaong Dominique Banléne Guigbile dont la sortie a été abondamment relayée sur les réseaux sociaux.
Préserver la liberté des citoyens par rapport au vaccin
Si tout le monde est d’accord que se faire vacciner face à la pandémie relève d’un geste de santé publique, faudrait-il avoir l’assurance que le vaccin lui-même est sans inquiétude (chose qu’aucun gouvernement s’il est honnête avec lui-même ne pourra attester à 100% vu que les fabricants eux-mêmes ne prennent pas ce risque affirmatif). En août 2020, l’un des membres de la direction du laboratoire Astrazeneca, Ruud Dobber, avait estimé que face à cette « situation unique », « nous ne pouvons pas prendre (de) risque si, dans quatre ans […], le vaccin présente des effets secondaires ». Il réclamait ainsi une clause d’indemnisation avec les Etats ayant signé des contrats d’achat anticipé. « Pour la plupart des pays, il est acceptable de prendre ce risque sur leurs épaules parce que c’est dans leur intérêt national », avait insisté le spécialiste cité par le journal français Libération.
A en croire donc le prélat Dominique Banléne Guigbile, “ les responsables religieux, pour préserver la liberté des citoyens par rapport au vaccin, ont dit qu’ils préfèrent voir les lieux de culte fermés que d’exiger la carte vaccinale aux fidèles pour participer au culte”. Un choix qui n’est visiblement pas du goût d’un ministre du gouvernement actuel qui aurait préféré distiller des contre-vérités sur les médias, arguant sans honte que ‘’les leaders religieux ont requis eux-mêmes la fermeture des lieux de culte’’. Une bassesse qui suscite autant de questions à savoir quel est l’intérêt des autorités togolaises qui s’intéressent d’une façon soudaine à la santé des citoyens au point de les obliger à se faire vacciner par tous les stratagèmes ?
Même chez les occidentaux qui fabriquent les vaccins, il y a beaucoup de réserves en ce moment face au vaccin avec d’importants mouvements anti-vacs sans autant de mesquinerie politique, en l’occurrence pour un pays qui n’a que de mépris pour les hôpitaux grand public abandonnés décidément sans aucun scrupule dans le désarroi. Un tour à l’hôpital de référence, le Centre Hospitalier Universitaire-Sylvanus Olympio de Lomé, à l’hôpital secondaire de Bè etc. permet d’affirmer sans se tromper que la politique de santé publique n’est pas l’enfant choyé de la République.
Cette situation amène les uns et les autres à se demander, s’il n’y a pas d’intérêts personnels cachés derrière cette volonté stricte d’imposer le vaccin aux citoyens qui meurent pourtant plus de faim et d’autre chose que du manque de vaccin Covid-19 ? Combien le togolais lambda ne dépense pas déjà pour se soigner de son insuffisance rénale tout seul, une hernie, une hépatite, un diabète etc, au point où aujourd’hui il faille proférer des menaces et d’assujettir des citoyens à des vaccins qui ont encore beaucoup de choses à prouver et/ou ont besoin d’être amélioré.
“Si des autorités de ce rang distillent ainsi des intox (fausses informations) sur les médias publics, c’est qu’au Togo, le ridicule ne tue pas”, se désole l’évêque de Dapaong.