Dans le cadre de sa visite au Bénin, le président Nigérien, Mohamed Bazoum et son homologue béninois, Patrice Talon étaient lundi devant les journalistes. Dans son intervention lors de la conférence de presse tenue le 13 mars 2023, le Chef de l’Etat béninois a reproché à la Radio France Internationale (RFI) son traitement des informations liées à la menace terroriste à la frontière commune Niger-Bénin.
Suite à une question du correspondant de RFI sur la collaboration des deux pays contre le terrorisme, Patrice Talon a repris le média sur les mots utilisés pour qualifier la fréquence des incidents au niveau du Parc W (complexe transfrontalier entre le Bénin, le Burkina Faso et le Niger).
Le président Patrice Talon a d’abord répondu, ” Nous sommes satisfaits ce que nous faisons. Il est aisé de constater que depuis quelques temps, notre action commune porte des fruits et les attaques et les menaces sont plutôt rares “.
Le président hôte a poursuivi en soulignant que ” nous sommes relativement satisfaits au grand dam de RFI qui ne manque aucune occasion de se réjouir de nos déconvenues réelles ou imaginaires. Nous avons tous entendu ce matin sur vos antennes, que le parc W fait l’objet d’attaques irrégulières. Je ne sais pas si le mot «régulière» veut dire la même chose que «sporadique» ou plutôt rare, mais de ce que nous constatons, c’est plutôt rare maintenant “.
Le chef de l’État béninois a par ailleurs reproché au média français de faire l’apologie des ” choses très mauvaises ou qui n’existent que dans l’imagination ” du média tout en recommandant d’utiliser les ” mots appropriés “.
Faut-il noter qu’à l’instar de cette réaction de Talon, précédemment, les dirigeants du Mali et du Burkina Faso n’étant pas satisfaits du travail de RFI ont décidé de suspendre les activités du média dans leurs pays.
Pour l’heure, la radio n’a pas encore réagi aux reproches du président Talon. Si RFI est arrivée à donner l’impression que les attaques terroristes s’intensifient dans ces pays d’Afrique, certaines raisons sous-tendent cette situation.
Au dernier trimestre de l’année 2021, le Togo et son voisin de l’Est, le Bénin, ont recensés leurs premières attaques terroristes. Depuis, les incursions se sont multipliées.
Cependant, les gouvernements des deux pays ont décidé depuis un certain de ne plus communiquer sur les évènements liés aux extrémises violents. Ils justifient cette stratégie de discrétion par la volonté de garantir le moral des troupes et pour ne pas trop stresser les populations.
Les médias locaux et internationaux se basent sur les informations de sources locales mais non officielles pour situer les populations de l’évolution de la situation sécuritaire au Togo et au Bénin.