HAAC : “Le journalisme est une profession, il faut qu’on la protège !”, Pitalounani Telou

Le secteur des médias du Togo dispose depuis le 07 janvier 2020, d’un nouvel outil déontologique destiné à mieux le réglementer et le professionnaliser. Il s’agit de la loi n° 2020-001 du 07 janvier 2020 relative au Code de la presse et de la communication en République togolaise. Après un moratoire de trois ans, sa mise en application est prévue pour ce samedi 07 janvier 2023. Une conférence de presse s’est tenue le 4 janvier 2023 au siège de la HAAC, permettant aux acteurs de se conformer à ses nouvelles dispositions.

 

Professionnalisation de la presse togolaise

La rencontre du mercredi dernier sous la direction du Président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a réuni plusieurs acteurs du secteur.

Vue partielle des invités

Notamment des professionnels de la presse, promoteurs des sociétés de presse, responsables des organisations professionnelles et associations de la presse du Togo.

Les échanges ont porté essentiellement sur les nouvelles dispositions de ce code. ” La periode moratoire accordée pour permettre aux acteurs de se conformer à ces nouvelles dispositions expire le 06 janvier 2023. C’est la raison pour laquelle la HAAC a estimé nécessaire de vous rencontrer aujourd’hui pour vous rappeler les dispositions qui vont être intégralement appliquées et les mesures que la HAAC prendra pour leur mise en œuvre à partir du 07 janvier 2023.”, a souligné le président de la HAAC, Pitalounani Telou.

Président de la HAAC, Pitalounani Telou

Il s’agit donc d’un rappel des dispositions de la loi et les échanges à cet effet, visent à mieux appréhender les mesures à prendre par la HAAC.

Le patron de la HAAC estime que ” Le journalisme est une profession, il faut qu’on la protège”. À cet effet, il invite tous les acteurs de la presse et de la communication au Togo à faire preuve de professionnalisme en respectant les règles édictées par le code de la presse, de même que les dispositions prévues dans le code de la déontologie des journalistes du Togo ainsi que celles de la loi organique relative à la HAAC sur laquelle se tiendront prochainement des rencontres.

En effet, le 07 janvier 2020, la loi n° 2020- 001 relative au Code de la presse et de la communication en République fogolaise a été promulguée et est entrée en vigueur. Cette nouvelle loi comporte des innovations dans l’objectif est de consolider les métier de la presse vers plus de professionnalisme.

 

Nouvelles dispositions

Dans sa communication présentée au cours de la conférence de presse, le rapporteur de la HAAC, Badjibassa Babaka relève trois principales nouvelles dispositions.

Monsieur Badjibassa Babaka

Il s’agit notamment du statut du promoteur d’un organe de presse, prévu par l’article 49 et 50 de cette loi ; du statut et la qualification du professionnel de la presse (articles 17, 18, 19, 20) ; et la qualification du Directeur de publication (articles 69 et 97).

Il faut noter qu’au niveau du statut du promoteur d’un organe de presse, ” c’était initialement une personne physique qui pouvait créer un organe de presse, mais avec le nouveau code, cette possibilité est étendue aux entré et sociétés de presse. La deuxième disposition concerne la qualification professionnel de la communication et de la presse”, rappelle M. Babaka.

On distingue trois types de professionnels de médias : le journaliste, le technicien média et les auxiliaires de presse. ” Toutes ces catégories de personnes doivent être titulaires de diplômes professionnels ou équivalents dans leurs domaines, délivrés ou reconnus par une école ou un institut de formation agréé par l’État. Le troisième volet prend en compte la qualification du directeur de publication, du directeur de rédaction ou de rédacteur en chef d’un journal. Il est dit que pour occuper ces fonctions, il faut non seulement être journaliste, mais également avoir exercé le métier pendant au moins sept ans.”, précise t-il.

 

Déblayer le terrain pour une meilleure application de la convention collective

Pour le président de l’Observatoire togolais des médias (OTM), Fabrice Petchézi, le nouveau code se veut protecteur du journaliste professionnel au Togo.

Fabrice Petchézi de l’OTM

Pour le président de l’OTM, ” Les trois ans sont vite passées et on a eu envie de demander à la HAAC, un nouveau moratoire même si on n’a pas posé le problème. Cependant, je crois que ce qu’il y a lieu de faire au niveau des professionnels des médias, c’est de prendre des dispositions ces dernières heures pour que le 07 janvier les confrères ne se retrouvent pas dans des situations pas très confortables”.

Aussi, reconnaît-il que ” L’application de ces nouvelles dispositions va beaucoup apporter à la presse. Peut-être que des journaux vont disparaitre, ça fera mal mais il faudra bien que ceux qui répondent aux critères puissent rentabiliser ce qu’ils font comme travail. Ainsi, les diplômés fourniront un travail de qualité et ils seront convenablement rémunérés. Il faut commencer déjà par poser des garde-fous avec ce code de la presse qui va déblayer le terrain pour une meilleure application du contenu de la convention collective.”

Il convient de rappeler que depuis janvier 2020, la HAAC prend en compte ces nouvelles dispositions pour toutes nouvelles créations d’organes. Dans ce sens, elle exige particulièrement aux presses en ligne de s’immatriculer avec une extension en «.tg». Ainsi, toutes les presses en ligne qui sont en «.com», «.net», «.info»… doivent migrer vers le «.tg» au plus tard le vendredi 6 janvier 2023, au risque de ne plus être reconnu par la HAAC-TOGO.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *