À l’occasion de la célébration de la 61è Journée Internationale de la Femme Africaine (JIFA) prévue lundi 31 juillet 2023, le Togo envisage mettre un accent particulier sur l’apport de la gente féminine dans le maintien de la paix et de la mise en œuvre de la ZLECAF. Cette approche s’inscrit dans le thème général retenu cette année par l’Union Africaine, « Le savoir-faire et le potentiel des femmes au service de la paix, en vue d’accélérer la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine ».
Malgré les efforts, la femme africaine fait face à des stéréotypes relatifs à sa capacité de réaliser et conduire les changements sur le continent, sociaux et économiques entre autres. La JIFA se veut un cadre d’échanges et un instrument pour lever un coin du voile sur les réalités vécues et en appeler au changement.
Dans le cadre de cette journée, le gouvernement togolais à travers le ministère de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation, entend mener des actions de sensibilisation à l’endroit des groupements et coopératives féminins et mixtes exerçant dans le commerce à petite échelle et transfrontalière. Le but est de les édifier davantage sur les opportunités qu’offre la ZLECAF, tout en les exhortant à la culture de la paix et du vivre ensemble dans leurs communautés
Ceci, conformément à la recommandation de l’Organisation Panafricaine des Femmes (OPF), notamment l’évaluation, chaque année au tour d’un thème spécifique, des progrès réalisés dans le domaine de l’égalité des sexes en vue d’intensifier les débats sur les droits de la femme et le développement en Afrique.
À la veille de l’édition 2023 de la Journée Internationale de la Femme Africaine, la ministre togolaise chargée de la promotion de la femme, Adjovi Lolonyo Apédoh-Anakoma, a livré un message dans lequel elle rappelle l’importance de travailler à relever un certain nombre de défis qui subsistent encore.
Le thème de cette année, selon Mme Apédoh-Anakoma, s’inscrit d’une part, dans la dynamique de la réalisation de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, qui envisage ” une Afrique prospère dont le développement est piloté par ses populations, tirant pleinement parti de leur potentiel, en particulier ses femmes et ses jeunes, et s’occupant de ses enfants ” ; et d’autre part, dans l’ODD N°16 des Nations Unies, qui invite les États à ” promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes à tous aux fins du développement durable et inclusif “.
À travers ce thème, les États sont appelés à ” renforcer la ZLECAf par les enseignements tirés d’autres initiatives panafricaines qui stimulent l’intégration économique régionale, le développement, la paix, la sécurité et améliorent le développement social tout en renforçant l’autonomie des femmes et des jeunes “, explique la ministre.
Il sera question de soutenir et d’encourager la participation des femmes afin de bénéficier de leurs idées novatrices, de leur expertise et expérience pour promouvoir la paix, la prospérité et l’intégration économique en Afrique.
En effet, se référant au rapport des consultations nationales des femmes dans le commerce de 2021, la ministre a rappelé que les femmes du continent sont confrontées à un nombre accru de vols et d’agressions
physiques dans les autobus et les trains, ainsi que dans les gares.
” Ces consultations nationales montrent également que 42,9% des femmes commerçantes continuent de subir des violences verbales aux postes frontaliers, 24,5% subissent la confiscation de leurs biens et 35,4% font face à l’insécurité le long des différents corridors “, a-t-elle déploré.
Le gouvernement, tenant compte de l’opportunité que représente la ZLECAf et afin de permettre aux femmes et aux jeunes de se lancer durablement dans le commerce continental, s’est engagé à soutenir la mise en œuvre et l’entrée en vigueur de ce mécanisme d’intégration régionale.
C’est d’ailleurs en ce sens que le ministère de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation, s’inscrivant dans cette dynamique, met en œuvre depuis 2019 un programme de renforcement des capacités des femmes commerçantes des marchés du Togo. Selon les données officielles, 598 femmes sur l’ensemble du territoire national en ont été touchées.