Arrestation des membres de la DMK : que leur reproche le procureur de la République ?

Dans un contexte politique tendu marqué par la contestation de la récente révision constitutionnelle adoptée par l’Assemblée nationale, des militants de l’opposition particulièrement ceux de la DMK ont été arrêtés lors d’une distribution de tracts au marché d’Akodessewa. Ces interpellations, survenues à la veille du début de la campagne électorale, ont suscité de vives réactions dans l’opinion publique togolaise, certains y voyant un acte de harcèlement politique.

Le procureur de la République, Talaka Mawama, a réagi 24 heures après les arrestations, affirmant que les personnes arrêtées étaient accusées de « troubles aggravés à l’ordre public au sens des articles 495 et 496 du nouveau code pénal ». Ces interpellations ont été réalisées en deux temps : la première vague a eu lieu le 3 avril 2024 au marché d’Akodéssewa, où quatre individus se réclamant de l’Urgence Républicaine (UR) ont été appréhendés. Ils auraient été accusés dans un tract d’appeler à l’arrêt du processus électoral en cours et à l’organisation d’une transition politique.

Le deuxième groupe de cinq personnes a été arrêté à Tokoin-Ramco, dans une maison présentée comme un point de rassemblement avant le départ des personnes interpellées du premier groupe. Le procureur a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire confiée au Service Central de Recherches et d’Investigations Criminelles de la gendarmerie nationale, afin de faire toute la lumière sur les faits reprochés aux individus concernés.

Parmi les neuf personnes interpellées, la majorité sont des membres de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK), coalition de partis politiques et associations ayant soutenu la candidature d’Agbeyomé Kodjo. Cette arrestation intervient dans un contexte où certains partis politiques de l’opposition expriment leur désaccord face à la suspension du processus des élections législatives et régionales, décidée par le Président de la République togolaise.

A en croire le gouvernement, les actes susceptibles de compromettre la sécurité collective doivent être confrontés avec la rigueur de la loi. Cette escalade des tensions politiques soulève des craintes quant à de possibles confrontations dans les rues du Togo, alors que l’opposition affirme sa détermination à défendre les principes démocratiques.

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