Togo- Fin d’année & Covid-19: le gouvernement joue à la prudence

De mémoire d’homme, c’est la première fois que les togolais fêtent sous couvre-feu avec en toile de fond la pandémie au corona virus. Eh oui ! le covid 19 a dicté sa loi et mis au pas presque toute l’humanité. Confinement, chez les uns, re-confinement chez d’autres et couvre-feu pour les plus souples dont le Togo. Si pour les théoriciens de la croissance économique, le gouvernement devrait laisser les opérateurs économiques  exercer leurs activités afin de rattraper le manque à gagner perdu depuis le début de la pandémie, les plus hautes autorités ont décidé de jouer la carte de la prudence.

Permettre aux commerçants, propriétaires de débits de boissons, restaurateurs, et pratiquants d’activités économiques nocturnes de tirer leur épingle du jeu auraient été salutaire à en croire ces derniers, lorsqu’on sait qu’à la crise sanitaire du corona virus s’est ajoutée une crise économique où mévente, difficulté financière ont été le lot des opérateurs économiques depuis le mois de mars dernier. Mais en face de la réalité, le risque d’avoir une explosion de cas de personnes contaminées par la pandémie après les fêtes, pesait beaucoup plus dans la balance. Face à cette équation, les pouvoirs publics togolais ont décidé de se montrer extrêmement prudents que leurs voisins limitrophes en optant pour la protection sanitaire de leurs populations à travers un couvre-feu qui va du 21 décembre au 03 janvier 2020.

Ainsi donc, de 22h00 à 5h00 du matin, le couvre-feu est instauré. Sauf que les 24, 25, 31 décembre et le 1er janvier, il est repoussé de plus d’une heure de temps pour démarrer à 23h. Si cette mesure est contraignante pour beaucoup, et constitue à n’en point douter un manque à gagner économique pour les opérateurs économiques, il n’en demeure pas moins qu’elle a le mérite de protéger les populations d’un boom de cas contaminés juste après la période des fêtes. L’expérience a prouvé dans notre pays que depuis le début de la pandémie, les périodes de fêtes ont été des moments où l’on a assisté à une augmentation sans précédent de personnes infectées au corona virus.

Un adage dit que ‘’ gouverner c’est prévoir’’. Il était de bon ton donc que les plus hautes autorités prennent une initiative courageuse et salutaire de mesures préventives, une raison bien fondée face à la recrudescence des cas à travers le monde et en Afrique. Il est clair qu’à l’état des choses, une augmentation incontrôlée de cas, serait préjudiciable pour notre pays quand l’on sait les limites de la capacité d’accueil de nos hôpitaux qui malgré les quelques efforts faits au début de la pandémie, ne sont pas encore totalement aptes à accueillir un nombre élevé de cas contaminés.

De plus la mutation du virus annoncée depuis quelques jours ne laissent rien présager de bon dans un monde devenu village planétaire où les voyages aériens sont des canaux pour le virus de se propager à grande vitesse. En l’absence d’un vaccin disponible pour l’Afrique à l’heure actuelle, et le relâchement perceptible des mesures barrières depuis plusieurs mois, une explosion de cas en début 2021 serait dommageable financièrement pour notre pays qui avec les moyens à sa disposition assume entièrement et totalement à cent pour cent la prise en charge des personnes contaminées et d’autres charges conséquentes. Le cout élevé de la gestion de la pandémie (plus de 107 milliards) par notre gouvernement qui a affecté le budget national ne saurait continuer par augmenter juste parce que certains voudraient fêter dans une ambiance digne des grands jours.

Si la peine des opérateurs économiques est normale et compréhensible, il faut tout de même privilégier l’intérêt général et la santé des populations qui doivent être en bonne santé pour pouvoir vaquer à leurs occupations après les fêtes. Il est donc plus que jamais important de respecter les mesures édictées par le gouvernement togolais qui pour la circonstance une fois n’est pas coutume, a opté pour une orientation de fêtes de fin d’année en famille. Car, il est ‘’mieux de prévenir que guérir’’ par une traversée sécurisée vers la nouvelle année 2021.

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